mardi 31 mars 2009

Les mots qui touchent

En voiture vers le collège, ce matin, Luc De LaRochelière et Gilles Vigneault chantaient
"La vie est si Fragile" et, vous me connaissez, j'avais les yeux dans l'eau...à 6h35.
Il y a dans ces mots, dans ce choix de mots, une telle compréhension de la vie et de ses détours, une telle sensibilité, une si pénétrante leçon de vie.

On ne choisit pas toujours la route
Ni même le moment du départ
On n'efface pas toujours le doute
La vieille peur d'être en retard
Et la vie est si fragile

On ne choisit jamais de vieillir
On voudrait rêver un peu plus
La vie n'est pas faite pour mourir
On meurt souvent bien entendu
Car la vie est si fragile
Est si fragile

On n'atteint pas toujours le but
Qu'on s'était fixé autrefois
On ne reçoit pas souvent son dû
La justice choisit ou elle va
Et la vie est si fragile

On est seulement ce que l'on peut
On est rarement ce que l'on croit
Et sitôt on se pense un dieu
Sitôt on reçoit une croix
Car la vie est si fragile
Est si fragile

Car le temps est là
Toujours là
Seule justice ici-bas
On est si fragile

On marche sur l'or ou sur l'argile
Dépend de ce qu'on a reçu
On reste tout aussi fragile
Pourquoi donc se marcher dessus?
Car la vie
Est si fragile

Merci Luc!

lundi 30 mars 2009

Retrouver la vue

J'entendais récemment à la radio une jeune femme, aveugle depuis l'âge de 14 ans. Elle parlait avec émotions de tout ce qu'elle percevait dans la voix de quelqu'un; elle parlait de la force des silences. Elle croyait mieux voir maintenant qu'elle était aveugle.

Ça m'a fait réfléchir.

Dans la formation que j'ai recue à Suicide action Montréal, on nous amenait à développer l'acuité auditive afin de "voir" avec nos yeux ce qui se déroulait dans le lieu où se trouvait la personne qui était en ligne - Elle était seule? Avait-elle une arme dans sa main? La télé était-elle allumée? Dans quelle pièce se trouvait-elle?... - voir avec nos oreilles...

Je ne crois pas que j'utilise tous mes sens à leur plein potentiel. Puisqu'il est possible de voir avec nos oreilles, n'est-il pas possible de voir également avec nos mains, en touchant; ou de voir avec notre nez en inspirant des parfums? Quel pourcentage des choses qui nous entourent prenons-nous le temps de réellement voir? Nous sommes parfois si absorbés par des éléments de nos vies, notre vue est voilée par la publicité, brouillée par les réunions et les délais, aveuglée par la routine du quotidien, qu'on oublie de s'arrêter et d'admirer, d'explorer, de regarder et ....de voir.

Je ne crois pas qu'il soit nécessaire d'être aveugle pour réapprendre à voir; mais je considère que cette femme nous lance un défi plus que nécessaire à relever. J'ai mes deux yeux!!! Merci la vie. Je me dois de prendre le temps de m'arrêter et de profiter à chaque jour de ce cadeau.

Je n'ai pas l'intention de demeurer aveugle.

vendredi 20 mars 2009

Le printemps

Le printemps, c'est le temps où les canards reviennent du Sud...donc, ils partent vers le Nord. Moi aussi. Je serai au Nord durant toute la semaine. Il n'y aura donc pas de bloggage cette semaine à moins d'une connexion possible dans un des villages. Je pars vers Kuujjuaraapik, Umiujaq, Inukjuak et Puvirnituq. Je serai de retour samedi le 28. Bonne semaine!

jeudi 19 mars 2009

Protéger le droit de rêver

J'aime dormir! Mais la partie de la nuit que j'aime le plus c'est celle où je rêve. C'est tellement mystérieux le rêve: se retrouver dans des endroits parfois connus, parfois moins, avec des gens connus et parfois pas du tout, à faire des choses que l'on sait faire normalement ou bien des choses impossibles à réaliser....faire un saut puis planer au dessus d'un lac d'une bonne largeur sans mettre le pied à l'eau. J'adore me retrouver à voler, à planer, à exécuter des manoeuvres aériennes dignes des oiseaux les plus habiles, laisser approcher les loups et ne rien craindre. Une nuit, j'étais assis sur le sol dans la forêt et une louve est venue se mettre juste derrière moi, bien collée, puis elle s'est mise à me lécher le cou, les oreilles et l'arrière de la tête mais d'une manière tout à fait sensuelle. J'ai aussi rêver que je planais jusqu'au Mont St-Michel...alors que je ne savais même pas ce qu'était le mont St-Michel. Un autre moment, je me mets à voler en arrière de notre maison sur la 68e avenue, je monte sur le toit des maisons. Parfois, des enfants me regardent m'exécuter et je leur dit que c'est simple, qu'ils n'ont qu'à se laisser aller.

Il est rare que je rêve à des situations qui sont désagréables. En fait, c'est très rare. Et j'aime tellement le rêve que pour moi le sommeil est sacré. Lorsque qu'une personne dort, il est essentiel de tout faire pour la protéger du réveil; chaque personne à droit au rêve.

Je me rappelle lorsque Kamielle était bébé, je sortais parfois de sa chambre en rampant sur le sol afin de ne pas la réveiller. C'est certain qu'à ce moment-là ce n'était pas seulement pour qu'elle ait droit au rêve...c'était peut être aussi pour avoir un peu de temps à moi...mais, je sais qu'elle avait aussi besoin de ce temps pour refaire ses forces, pour se reposer et rêver. Lorsqu'on regarde un enfant dormir, on peut les voir rêver: le visage qui se met à changer, les lèvres qui bougent, le sourire qui s'esquisse, les yeux qui froncent.

Le rêve, c'est un temps strictement à nous, ça nous appartient, c'est totalement personnel et c'est probablement le seul endroit où sont possibles toutes nos folies.

Parfois, quand je quitte ma douce pour aller travailler où que je la dépose à son travail le matin, on se dit "fais un beau dodo" en blaguant...Peut-être est-ce avec l'idée de protéger notre droit de saupoudrer nos journées d'un peu de rêve et d'un peu de folie?

mercredi 18 mars 2009

Les pièges de l'humeur.

C'était un jour de l'an, un soir, nous attendions l'autobus afin de nous rendre dans un restaurant avec la famille. Il faisait froid. Mon frère Richard un peu plus âgé que moi me voyant me battre contre le froid et grelotter me dit: Accepte le froid, imagine toi au chaud, dans un de ces pays où le soleil est présent à l'année longue.....accepte le froid...et il avait ouvert son manteau, écarté les bras... je le voyais faire et je riais, ne le croyant qu'à moitié. Il avait raison. Il est parfois inutile de se battre et modifier notre humeur pour des choses sur lesquelles nous n'avons pas de contrôle. Le temps a passé et j'ai appris.

Se frotter les mains, c'est deux fois meilleur lorsque le vent vient du Nord et ...il n'y a qu'une manière de résister au froid, c'est d'en être content.

Tiens, un certain Spinoza a dit: : « Ce n'est point parce que je me réchauffe que je suis content, mais c'est parce que je suis content que je me réchauffe. » de la même manière, ce n'est pas parce que j'ai réussi que je suis content ; mais c'est parce que j'étais content que j'ai réussi. »

Et un autre Philosophe, Alain, poursuit avec : « Remerciez avant d'avoir reçu. (...) et l'espérance fait naître les raisons d'espérer, et le bon présage fait arriver la chose. (...) La bonne espérance fait réelle joie de tout, parce qu'elle change l'événement.

(...) et si vous rencontrez l'ennuyeux, qui est aussi l'ennuyé, il faut sourire d'abord. »

Et pour terminer, une phrase d'un illustre inconnu: «Ne vous plaignez pas que les roses aient des épines ! Réjouissez-vous que les épines aient des roses !"»

mardi 17 mars 2009

Pourquoi la patience?

On dit que le meilleur remède pour tous les problèmes, c'est la patience. Pourquoi? Parce qu'il n'y a souvent pas d'autres moyens de faire avancer les choses....Paradoxal tout de même...On ne fait rien et les choses avancent. En fait, souvent nos gestes risquent de nuire à la résolution des problèmes aussi étrange que cela puisse paraître.

Ce temps où l'on patiente, ce n'est pas un temps de paresse, un temps inutile, ce genre de temps qui nous coule entre les doigts sans qu'on ne puisse agir; au contraire, c'est un temps d'espoir qui fait rêver à du mieux, un temps d'amour qui remplit de parfum chacune de nos pensées, un temps de réflexion où les paroles se conjuguent à des temps qui nous étaient encore inconnus et nous proposent un nouvel éclairage, un temps de recul afin d'être plus objectif.


Dans la patience, il n'y a pas de repos et c'est ainsi.


Dans la patience, il y a des êtres aimants et aimés qui montrent leur présence et qui nous enveloppent de leur compassion, il y a des regards qui apportent réconfort et chaleur, il y a des anges aussi, ceux qui surgissent de nulle part et qui nous accompagnent à chacun de nos pas, ceux qui nous glissent dans la main un bonbon au caramel et qui repartent en nous laissant un sourire.


Et.....puis...vient un moment où ce que l'on a semé cherche la lumière et germe.....

puis fleurira...

avec de la patience...

mais surtout beaucoup d'amour.

lundi 16 mars 2009

On vit chaque jour comme le dernier

Je suis allé chercher ma fille à son cours de sciences ce soir afin de la reconduire chez elle et c'est ce que j'entendais à la radio: "On vit chaque jour comme le dernier" (la chanson de Corneille. Je me disais, faut-il vraiment attendre de vivre des atrocités, des drames du genre que cet homme a vécu pour se réveiller? Vivre chaque jour comme le dernier, c'est ce que je devrais faire à tous les jours...et tout à coup, tout prends un autre sens...et chaque être humain que je croise devient important ainsi que chaque chose que je vois ou que je touche, chaque parfum qui entre en moi, chaque mélodie et chaque mot prononcé qui vient à mon oreille...même les "ouuuuuais, j'y vais!" de nos jeunes à qui on vient de demander un service.

p.s. Si vous aviez vu son air à ma fille à sa sortie de son premier cours depuis belle lurette....elle était resplendissante)
(La photo a été prise samedi dernier, le 14 mars 2009, sur le bord du fleuve St-Laurent)
Vous pouvez voir les photos prises récemment sur http://www.flickr.com/photos/yadessoleils/
et faites aller le diaporama.

vendredi 13 mars 2009

Prendre le train....au lieu de le regarder passer

Je me demande bien ce qui s'est passé durant mon adolescence? Lorsque j'essaie de me rappeler de quelques événements, je vois mon groupe d'amis avec qui je passais pratiquement tout mon temps, je me vois faire du sport, passer les journaux, m'enrôler dans l'armée comme emploi d'été à 16 ans, puis dans la réserve navale à 17 ans. Je sais que j'aimais mieux passer du temps hors de la maison, car il y avait plus de chance de me faire tomber dessus par Papa lorsque j'étais dans la maison, que lorsque j'étais hors de la maison. D'autres jeunes de mon âge s'amusaient à consommer de la marijuana....mais je ne comprenais pas pourquoi; j'avais tout ce dont j'avais besoin.

Lorsque ma première fille est revenue "gelée " d'une soirée...mes bras sont tombés et je n'avais aucune idée de la manière dont il me fallait réagir à cela. Lorsque pour la première fois elle n'est pas rentrée de la nuit, j'ai su que j'avais une adolescente devant moi et qu'elle allait me faire connaître tout ce que la vie ne m'avait pas fait connaître encore....et plus. Tellement de fois j'ai hurlé en dedans de moi, tellement de fois j'ai frappé des volants de badminton pour faire sortir la tension qui m'envahissait...


J'ai finalement compris -ma fille me l'a fait comprendre - que ce n'était pas ma route, c'était la sienne. Certaines personnes mettent moins de temps que d'autres à comprendre. J'étais dans la deuxième catégorie. Ma fille qui malgré tout le brouhaha et les émotions qui semblaient l'habiter avait réussi à terminer son secondaire, avait cependant dû renoncer au collégial. La vie avait décidé que ce n'était, semble-t-il, pas le moment.


Au cours d'une soirée à jaser avec elle récemment, elle me parlait de son désir de retourner aux études... possiblement dans un domaine qui aurait trait à la nutrition. J'avais le coeur qui me débattait de la voir emballée à l'idée de retourner aux études. Il y a deux jours, je lui ai proposé d'aller s'inscrire pour compléter le préalable pour ce programme. Elle était toute contente et anxieuse à l'idée de s'embarquer à nouveau sur la voie des études.


Ma fille vient de s'inscrire à un cours de sciences physiques avancées afin de faire une demande d'admission au collégial dans le programme Technique en diététique. Ses cours débutent lundi. Elle a déjà commencé à lire le livre avec lequel elle devra travailler, elle a le sourire aux lèvres, elle est prête à faire tous les efforts qui seront demandés. Elle sait qu'elle peut réussir, elle sait qu'elle possède ce qu'il faut pour réaliser ses rêves... et même ceux qu'elle n'a pas encore. Elle possède un potentiel et elle désire en profiter.


Ma fille n'est pas du genre à regarder le train passer... elle le prend avec un grand désir et je sais qu'elle ira aussi loin qu'elle le voudra.

jeudi 12 mars 2009

Parole, parole, parole...

Les actes
font
croire
aux paroles.

mercredi 11 mars 2009

Croire en ce qui nous habite

Mon travail a toujours exigé que je sois très optimiste afin d'être en mesure d'amener les étudiants à réaliser le potentiel qui les habite et à véritablement le sentir, puisqu'il est là et ne demande qu'à prendre vie. Il arrive que la tâche ne soit pas très aisée; certains bien que rendus au collégial, n'ont aucune idée des raisons qui les ont amenés jusqu'ici, et pour eux cela tire beaucoup plus du miracle que de leur propre volonté. Pour conserver une attitude positive et parvenir à leur insuffler un optimisme quant à toutes les possibilités qui s'offrent à eux, je dois normalement refaire le plein d'énergie d'une façon ou d'une autre et je le fais en regardant le potentiel que possèdent d'autres personnes qui m'entourent. Étrangement, depuis quelques temps, quelque chose a changé. Au collège, les jeunes sont pris d'un désir de changement. Ils démontrent une telle vitalité, un tel désir de réussir, de se prendre en main que c'est moi qui présentement me fait énergiser par leur attitude. Plusieurs ont cessé de fumer et de boire et c'est probablement des facteurs qui influençaient grandement leurs performances académiques "dans le passé récent" . Je les sens tellement énergiques et remplis du désir de vaincre, le désir de montrer qu'ils ne sont pas ce que croient les gens, que les préjugés qu'entretiennent certains médias d'informations à leur sujet doivent cesser; car ces jeunes Inuit, cette nouvelle génération, portent en eux le désir de relever des défis...un urgent besoin de vivre autrement, de vivre sainement.

Peut-être n'est-ce que moi qui, habitué au sombre qui trop souvent vient meubler mon travail, me laisser illuminer par cette étincelle que je perçois dans chacun de leur moindre geste ayant un peu de clarté? Je m'en fous! Je me laisse emporter par ce sentiment et je vais m'assurer de faire ma part afin d'attiser ce feu qui les habite et qui réchauffe mes ardeurs au travail.

"La vie engendre la vie. L'énergie produit l'énergie. C'est en se dépensant soi-même que l'on devient riche." (Sarah Bernhardt)

mardi 10 mars 2009

Fais attention à moi

Attention! Attention là! Fais attention! Et on pourrait en ajouter d'autres mais il faudrait y joindre un dossier sonore afin de bien faire attendre tous les états dans lesquels ces "attention" sont dits. J'imagine que c'est durant l'adolescence qu'ils nous tombent le plus sur les nerfs ces "Attention"...et c'est tout à fait normal, peu de choses arrivent à nous faire peur à ces âges, et si certains ont peur, ils sont tout de même prêts à prendre le risque. Adolescent, j'étais ni le gars qui se tenait avec ceux qui fumaient, ni le "nerd", j'étais l'adolescent qui aimait le sport et qui prenait plaisir à vivre. J'ai sûrement fait des conneries, mais elles étaient tellement petites que ça vaut même pas la peine d'en parler. Je pense que j'aimais mieux ressentir le regard doux de ma mère parce que je venais de faire quelque chose de bien, que celui de mon père (avec tout ce qui venait avec) parce que j'avais fait une bêtise. Mais je m'éloigne de mon sujet...

La semaine dernière, j'ai appris à l'école que trois de nos étudiants avaient décidé d'arrêter de fumer (drogue et cigarette). Ils avaient pris la décision ensemble et étaient, semblent-ils déterminés. Ça fait plus de 20 ans que je travaille auprès des Inuit et je n'ai jamais vécu un tel événement. Vendredi dernier, étant donné que la date d'inscription pour le concours "J'arrête, j'y gagne" était dépassée, mon collègue et moi avons décidé de faire tirer 100$ parmi ceux qui auront réussi à tenir 8 semaines sans fumer de cigarettes. En fait, on leur donne un billet de tirage par jour qu'ils ne fument pas. Au bout des 8 semaines, ils ont donc la possibilité d'avoir 56 billets de tirage. Un des jeunes est déjà non-fumeur, on lui a donc proposé de faire 30 minutes d'activité par jour afin d'obtenir lui aussi son billet de tirage quotidien. Croyez le ou non, un mouvement d'entraînement s'est produit. Aujourd'hui, un autre étudiant est venu me dire qu'il avait lui aussi arrêter de fumer et qu'il désirait en plus faire son 30 minutes d'activité physique par jour. Il me disait qu'après déjà trois jours sans fumer, il respirait mieux et sentait les odeurs... La mi-session est bien souvent difficile pour nos jeunes, on a doit parfois les ramasser à la petite cuillère cuillère, le Nord se fait bien loin, le lever du corps pour se rendre aux cours de 8:00 cours représente l'ascension de l'Everest. Pour ce groupe d'étudiant, c'est tout le contraire: ils ont décidé de prendre soin de leur corps et de leur esprit. Un esprit sain dans un corps sain? Parfaitement! Une enseignante, qui enseigne le français à nos étudiants depuis deux ans, est venue me voir ce matin et m'a dit que le groupe fonctionnait tellement bien qu'elle ne reconnaissait plus les élèves qu'elle avait au dernier trimestre.

J'espère que l'esprit de ce groupe, son énergie et sa détermination se rendra jusqu'à vous aujourd'hui et que vous "transmettrez au suivant".

lundi 9 mars 2009

Inspirer...et trouver l'inspiration

Toute la journée, mais spécialement ce soir, j'ai senti toute l'importance de la respiration. Quand on s'arrête aux bienfaits de la respiration, on se rend compte qu'on pourrait faire une liste longue jusqu'à remplir chaque centimètre d'écorce d'un sapin Douglass et qu'on devrait continuer sur un autre sapin pour parvenir à la terminer...

Étrangement, il semble que l'eau et l'air ont toujours fait partie intégrante de mes expériences. Tout comme vous, je suis né dans l'eau, dans le liquide amniotique. À ce moment-là, je respirais par le cordon qui me reliait à ma mère et disons que cet air-là était de l'air maternel que je respirais sans tout comprendre de son importance (je suis un peu "dur de comprenure"). Puis, la vie m'a offert plusieurs occasions de vérifier jusqu'à quel point mes poumons étaient réellement des organes essentiels. Ma mère m'a dit que j'étais un bébé qui avait manqué d'air à deux reprises lorsque j'avais quelques mois, on avait dû me mettre sous la tente d'oxygène pour me permettre de mieux respirer. Plus tard, vers l'âge de 7 ans, je suis tombé dans le fleuve St-Laurent, pas très très loin des rapides (j'aime bien croire que c'était très risqué) ... et je m'en suis réchappé grâce à deux bons samaritains...qui m'ont donné le bouche à bouche, ils ont rempli d'air mes poumons dans lesquels s'étaient glissé un peu d'eau: ils m'ont permis de vivre, de respirer à nouveau. Il y a aussi ce film qui m'a toujours impressionné, Le grand bleu, où l'on voit des plongeurs en apné dans le silence des eaux. Jai toujours aimé m'asseoir au fond de l'eau à la piscine municipale et y rester assis aussi longtemps que possible, j'ai même réussis à y rester durant 1min 37 secondes quand j'avais une vingtaine d'années -disons que c'était, paraît-il, pas des choses à faire sans surveillance mais j'ai pas toujours été sage - ce besoin de respirer est tellement grand lorsqu'on sort de l'eau, après ce temps immergé; les poumons se remplissent d'air comme un verre qui se remplit d'eau lorsqu'on l'enfonce dans l'eau.

On dit que la respiration est un phénomène automatique, présent même lorsque l'on est inconscient...C'est tout de même étrange que certains événements très émotifs parviennent tout de même à couper notre respiration. Lorsque quelqu'un de proche nous appelle en pleurs et parle avec de grands sanglots, on lui dit de prendre le temps de respirer, de prendre de grandes inspirations qui lui permettront de se libérer de ce trop plein d'émotions qui tord complètement l'intérieur. Nous aussi, lorsque nos proches sont en difficultés, on a besoin de respirer afin de trouver l'inspiration et choisir les bons mots, ceux qui guérissent, ceux qui donnent espoir, ceux qui font du bien, ceux qui font vivre.

J'aime à penser qu'il nous arrive aussi, quelquefois, de rire à en perdre le souffle.

vendredi 6 mars 2009

Nous deux, c'est bon!!!

Depuis quelques temps, un couple que Lyne et moi affectionnons beaucoup ,vit des choses difficiles; ils parlent de divorce de thérapies et, bien entendu, tout cela m'a fait réfléchir à mon couple et au précieux que je possède.

Hier soir, j'ai remis la main sur un livre que j'ai lu il y a près de 20 ans et dans lequel j'avais trouvé de grandes vérités quant à la vie à deux, à l'union de deux êtres, à la communion possible entre deux personnes qui un jour choisissent de faire route ensemble.

J'aimerais aujourd'hui partager avec vous certaines idées de ce livre. Sachez donc que ce qui suit est tiré du livre, parfois textuellement et parfois traduit dans mes propres mots.

Écrit par Arnaud Desjardins, ce livre s'intitule Pour une vie réussie, un amour réussi. On y parle du couple comme lieu où il nous est possible de croître, de grandir, de s'épanouir, de progresser ensemble sur la voie de la maturité et de la plénitude sans les émotions mesquines et infantiles de l'égo qui viennent corrompre ou diminuer notre existence.

Une partie du livre porte sur les 5 critères par lesquels on peut reconnaître la valeur profonde d'un couple.

  1. Le premier de ces critères est le sentiment d'être deux compagnons (Feeling of companionship). Est-ce que la personne avec qui je fais route est aussi ma meilleure amie (mon meilleur ami)? On ne parle pas ici d'amour mais plutôt de ce sentiment qui nous habite quand on se retrouve avec un ami inséparable. Avoir le sentiment de n'être plus seul(e). Nous sommes deux compagnons qui partageons nos existences, nos différences, nos goûts communs, notre amitié et notre complicité.

  2. Le deuxième critère est l'aisance (Ateaseness), le fait que les choses soient faciles ou aisées. Certains couples vivent le malentendu au quotidien et ont une relation où les conflits sont perpétuels (et souvent pour des péccadilles); tandis que pour d'autres, le simple fait d'être ensemble semble tout dénouer: avec toi tout est simple, tout est facile, tout s'arrange et on ne perd pas d'énergie dans des émotions négatives.

  3. Le troisième critère est : deux natures qui ne soient pas trop différentes (Two natures which are not too different). Il est vrai que nous sommes bien différents en tant que femme et homme et que c'est la complémentarité qui fait en sorte que deux êtres s'attirent. Cependant, bien que cette complémentarité repose sur la différence, elle repose aussi sur la possibilité d'association, d'imbrication, de complicité et, en c'est en cela que les deux êtres ne doivent pas être "trop" différents.

  4. Le quatrième critère est la confiance... ou la foi qui est "la perfection de la confiance (Complete trust and confidence). Si dans un couple il n'y a pas de confiance, c'est qu'il y a la peur. L'amour durable qui nous permet de croître et de nous épanouir ne peut avoir la peur comme fondation. Un être qui a été blessé et qui porte cette blessure dans une autre relation devra travailler afin de bâtir son couple sur une confiance pleine et entière. "Du fond de moi monte ce sentiment: elle peut faire des erreurs, elle peut se tromper, elle peut même accomplir une action qui me créera des difficultés momentanées et que j'aurai à résoudre, mais elle ne peut pas me faire de mal. J'en ai la certitude. C'est probablement ici que l'on retrouve l'aspect religieux de l'amour: une foi l'un dans l'autre par laquelle le couple emprunte un chemin sacré, spirituel, dans lequel il peut grandir.

  5. Le cinquième et dernier critère est : une forte impulsion spontanée à rendre l'autre heureux (Strong impulse to make the other happy). Il semble que ce soit moins simple que cela en a l'air. En fait, il existe une manière très égoïste de vouloir rendre l'autre heureux dans laquelle l'autre n'est pas vraiment en question...chercher à rendre l'autre heureux en lui offrant ce que j'ai envie de lui offrir, en faisant pour elle ce que j'ai envie de faire pour elle sans tenir compte de ses véritables demandes. Si vous donnez mais que l'autre n'a pas reçu, c'est comme si vous n'aviez pas donné (on imagine mal un lapin manger de la viande!!!). C'est ici qu'intervient l'intelligence du cœur. "Donner, ce n'est pas donner ce que nous avons envie de donner à l'autre en le voyant comme nous voudrions qu'il soit mais plutôt à l'autre tel qu'il est et tel que nous avons à apprendre à le voir, à le comprendre et à le ressentir.

La suite du chapitre concerne la sexualité du couple et comment en ayant comme base les cinq critères, la force profonde d'amour ainsi que l'attirance que l'on éprouve pour l'autre ne peut qu'aller en augmentant.

J'aime ce genre de livre qui me permet d'avancer, de mieux comprendre ce que je vis, qui me fait réfléchir sur moi, mon couple, mon rôle de père, sur ma vie en général. J'ai toujours l'impression après une telle lecture que je viens "d'aiguiser mes patins" et que tout glissera beaucoup mieux. Bonne fin de semaine!

jeudi 5 mars 2009

Se faire enfant..et retrouver la vue

Lorsque je m'adonne à la photographie, c'est un peu comme si je prenais le temps de vivre, le temps de m'arrêter à ce qui m'entoure; parfois, j'ai l'impression de retrouver la vue. Comment se fait-il que l'on puisse, jour après jour, passer à côté de tant de beautés? Que sommes-nous devenus? Je revois nos enfants en train de regarder des fourmis sortir de leur petit trou en terre, s'arrêter à regarder une beubitte qui vient de s'arrêter sur le bord de la fenêtre, un têtard dans l'eau du lac, une fleur qu'il cueille pour offrir...je me rappelle de Kamielle qui regardait l'eau couler sur ses mains dans la salle de bain, elle pouvait passer plusieurs minutes les mains sous l'eau qui coulait. Retrouver le temps, aller à contre courant, faire la sourde oreille aux appels incessants des centre d'achats, aux quelques grains de poussières qui viennent de tomber sur le meuble de coin au salon, sortir, s'arrêter, prendre le temps de regarder, de se coucher dans la neige ou dans l'herbe afin de se rapprocher du petit, du très petit et découvrir de nouveaux paysages; se faire enfant l'espace d'un moment.

Puisqu'une image vaut mille mots, en voici quelques milles de plus. Je vous invite à venir parcourir mes albums photos où j'essaie de capturer une parcelle de tout ce qu'au fil des ans je n'ai pas su voir: http://www.flickr.com/photos/yadessoleils/
(Lorsque vous serez sur la page d'accueil de Flickr, cliquez, à droite, sur l'album que vous désirez regarder puis, sur la nouvelles page, cliquez à droite sur "diaporama"... pour un visionnement grand format beaucoup plus agréable)

mercredi 4 mars 2009

La priorité au précieux

Vous avez probablement déjà lu ce texte. Je le mets ici pour que je puisse le relire de temps à autres, car il est essentiel de le garder en tête. Trop souvent le train de la vie nous amène à faire passer bien des choses avant notre précieux. Pourquoi mettre de côté le plus important alors que l'on ne sait rien à propos de demain?



Une histoire de cailloux
Un jour, un vieux professeur de cégep en administration fut engagé pour donner une formation sur la planification efficace de son temps à un groupe d'une quinzaine de dirigeants de grosses compagnies nord-américaines. Ce cours constituait l'un des cinq ateliers de leur journée de formation. Le vieux prof n'avait donc qu'une heure pour "passer sa matière ".

Debout, devant ce groupe d'élite (qui était prêt à noter tout ce que l'expert allait enseigner), le vieux prof les regarda un par un, lentement, puis leur dit : "Nous allons réaliser une expérience".

De dessous la table qui le séparait de ses élèves, le vieux prof sortit un immense pot Mason d'un gallon (pot de verre de plus de 4 litres) qu'il posa délicatement en face de lui. Ensuite, il sortit environ une douzaine de cailloux à peu près gros comme des balles de tennis et les plaça délicatement, un par un, dans le grand pot. Lorsque le pot fut rempli jusqu'au bord et qu'il fut impossible d'y ajouter un caillou de plus, il leva lentement les yeux vers ses élèves et leur demanda :

"Est-ce que ce pot est plein?".Tous répondirent : "Oui".

Il attendit quelques secondes et ajouta : "Vraiment?".

Alors, il se pencha de nouveau et sortit de sous la table un récipient rempli de gravier. Avec minutie, il versa ce gravier sur les gros cailloux puis brassa légèrement le pot. Les morceaux de gravier s'infiltrèrent entre les cailloux... jusqu'au fond du pot.

Le vieux prof leva à nouveau les yeux vers son auditoire et redemanda:

"Est-ce que ce pot est plein?".

Cette fois, ses brillants élèves commençaient à comprendre son manège.

L'un d'eux répondît: "Probablement pas!".

"Bien!" répondit le vieux prof.

Il se pencha de nouveau et cette fois, sortit de sous la table une chaudière de sable. Avec attention, il versa le sable dans le pot. Le sable alla remplir les espaces entre les gros cailloux et le gravier.

Encore une fois, il demanda : "Est-ce que ce pot est plein?".

Cette fois, sans hésiter et en choeur, les brillants élèves répondirent :"Non!".

"Bien!" répondit le vieux prof.

Et comme s'y attendaient ses prestigieux élèves, il prit le pichet d'eau qui était sur la table et remplit le pot jusqu'a ras bord. Le vieux prof leva alors les yeux vers son groupe et demanda : "Quelle grande vérité nous démontre cette expérience?

"Pas fou, le plus audacieux des élèves, songeant au sujet de ce cours, répondît :

"Cela démontre que même lorsque l'on croit que notre agenda est complètement rempli, si on le veut vraiment, on peut y ajouter plus de rendez-vous, plus de choses à faire ".

"Non" répondit le vieux prof. "Ce n'est pas cela. La grande vérité que nous démontre cette expérience est la suivante: si on ne met pas les gros cailloux en premier dans le pot, on ne pourra jamais les faire entrer tous ensuite".

Il y eut un profond silence, chacun prenant conscience de l'évidence de ces propos.

Le vieux prof leur dit alors : "Quels sont les gros cailloux dans votre vie?"

"Votre santé?"

"Votre famille?"

"Vos ami(e)s?"

"Réaliser vos rêves?"

"Faire ce que vous aimez?"

"Apprendre?"

"Défendre une cause?"

"Relaxer?"

"Prendre le temps...?"

"Ou... toute autre chose?"

"Ce qu'il faut retenir, c'est l'importance de mettre ses GROS CAILLOUX en premier dans sa vie, sinon on risque de ne pas réussir...sa vie. Si on donne priorité aux peccadilles (le gravier, le sable), on remplira sa vie de peccadilles et on n'aura plus suffisamment de temps précieux à consacrer aux éléments importants de sa vie.

Alors, n'oubliez pas de vous poser à vous-même la question :
"Quels sont les GROS CAILLOUX dans ma vie?"
Ensuite, mettez-les en premier dans votre pot (vie)"

Puis, d'un geste amical de la main, le vieux professeur salua son auditoire et lentement quitta la salle.

mardi 3 mars 2009

Un petit moment physique

Aussi loin que je peux me rappeler, il me semble avoir toujours fait de l'activité physique. J'ai couru après les autobus essayant de montrer au chauffeur que je pouvais les accoter sur 50m, j'ai joué au hockey bottines avec mes amis de jeunesse dans la cours d'école, j'allais même faire du patin le dimanche matin avec Sylvain pour apprendre à patiner (et ne pas me faire ridiculiser par mes amis). J'ai jouer au drapeau dans les camps de jour l'été, au badminton dans l'équipe de l'école au secondaire, à la balle-molle et au soccer avec mon groupe d'ami(e)s lorsque j'étais adolescent, mais c'était surtout sur le terrain de tennis que j'aimais me retrouver; j'ai nagé comme un déchaîné, puis j'ai essayé d'impressionner les filles en faisant des longueurs en dessous de l'eau (je suis pas certain que ça avait fonctionné). Ensuite, j'ai fait du karaté avec mon frère Sylvain, de la randonnée en montagne avec mes deux frères (Richard et Sylvain) et ma soeur plus jeune (Nicole) et j'en ai également fait avec le cégep jusqu'à aller passer deux semaines dans les Rocheuses, en pleine nature, à dormir à la belle étoile; j'ai fait de l'escrime également jusqu'à aller aux Jeux du Québec; j'ai fait de la course à pied dans un club de jogging à Lasalle, j'ai participé au championnat d'athlétisme des collèges du Québec à l'Université Laval sur 200m, j'ai fait le marathon de Montréal et le demi-marathon de Calgary, j'ai également entraîné une équipe de jeunes Crie au Badminton avec qui je suis allé au Jeux du Québec de Matane en 1988 et j'ai joué au ballon-ballet avec les jeunes Inuit sur l'heure du dîner durant plusieurs hivers.

Depuis les 20 dernières années, je pratique surtout le badminton avec un groupe d'enseignants du collège. Ce temps d'activité est devenue une telle thérapie que j'aurais vraiment beaucoup de difficulté à ne pas pouvoir la pratiquer. Dans les moments difficiles, je sais que j'aurai la possibilité de faire sortir les tensions accumulées, de me défouler, de crier, de rire ou d'en faire rire d'autres, tout ça au cours d'une heure de badminton. L'an dernier, j'ai commencé à pédaler jusqu'au collège certains jours et j'y ai trouvé une grande satisfaction puisque cela me permettait de relaxer avant d'arriver à la maison.

Alors, en ce 3 mars 2009, je vous souhaite de la santé afin de pouvoir pratiquer votre propre activité physique.

lundi 2 mars 2009

Le désir de réussir

Mon travail auprès des étudiants Inuit m'a toujours amené à me questionner à propos de la réussite et de ce qu'elle signifiait pour chacun. Souvent, dans des ateliers que je donnais en début de session, il m'arrivait de donner en exemple l'expérience de ma fille au moment où elle a dû apprendre à attacher ses lacets de souliers. "Qu'est-ce qu'on fait quand on n'y arrive pas? que je lui demandais sachant bien qu'elle trouverait bien dans sa mémoire comment elle y était arrivée la veille. Elle me répondait: "On essaie encore!" Elle me le disait avec un sourire incertain et elle recommençait. Ais-je besoin de mettre une photo de son sourire pour attester de sa réussite? À différents moments de notre vie, l'on se retrouve devant des défis à relever, des moments où l'on doit trouver une motivation afin de réussir ce que nous sommes en train d'entreprendre. Le temps m'a appris que la réussite est un processus, elle est présente dès que nous sommes en chemin, dès que l'inertie est vaincue. La réussite elle est quotidienne, elle est présente dès que je suis dans une action qui vise à améliorer ce qui existe déja dans ma vie ou celle des autres. Réussir, c'est se mettre en marche, c'est oser avancer même si le chemin est encore obscur, même si nous ne possédons pas toutes les réponses, ni tous les outils.

Un étudiants vient me rencontrer 4 ou 5 fois semaine. Bien qu'il soit bien déterminé à mettre du temps pour chacun de ses cours, il ne possède pas, actuellement, tous les outils qui lui permettraient d'obtenir une note de passage dans tous ses cours. Que cela ne tienne, il est là avec le désir de comprendre la matière, le désir d'améliorer ses compétences en français, le désir aussi de montrer à ses parents qu'il peut survivre une deuxième année au collégial. Pour ce jeune - et bien d'autres- le défi réside non seulement dans les exigences du collégial, le défi se dresse devant lui avec l'arrivée de chaque nouvelle journée de vie, car il porte dans son coeur une tristesse d'endeuillé et, sur ses épaules, le poids de ses bêtises de jeunesse. À chaque jour, il fait le choix de relever le défi. À chacune de nos rencontres, je sens cette lueur qui l'invite à poursuivre sa route. Lorsque la flamme vacille, en ces moments plus difficiles, il sait que des êtres sont là pour l'appuyer, le soutenir et il n'hésite pas à prendre la main qu'on lui tend.


Réussir, c'est croire en ce qui nous habite, c'est croire en l'effort que je fais au présent.
Se mettre en marche, c'est réussir.

dimanche 1 mars 2009

La musique est à l'âme ce que l'eau du bain est au corps

C'est à l'âge de 17 ans, l'âge où t'as envie de voler de tes propres ailes, celui de relever tous les défis du monde; c'est à cet âge que j'ai pris dans mes mains ma première guitare. Bien qu'il y avait eu depuis toujours à la maison de la musique de toutes sortes - ma soeur qui pratiquait le ballet sur des airs de classique, puis qui s'est mise à prendre des cours d'accordéon, puis jouait de la flûte traversière et de l'orgue - c'est avec des amis qui faisaient du plein-air que j'ai réellement pris goût à la musique. Je regardais tous ces gens heureux autour d'un feu qui chantaient de vieux airs, des chansons qui rassemblaient et des liens qui se tissaient...il me fallait moi aussi devenir chansonnier. La guitare m'a permis de sortir de ma coquille, de prendre confiance en moi, de me mêler aux autres, de devenir quelqu'un en quelque sorte. C'est étrange ce que la musique peut faire...elle n'agissait pas seulement sur moi, elle agissait sur eux, sur ceux qui m'entouraient. À l'université, j'ai réalisé que la musique me donnait un certain "pouvoir", elle me permettait d'entrer chez les gens par la porte d'en avant, d'entrer dans les coeurs et y prendre place avec un air d'Harmonium ou de Cat Stevens. Je me rappelle d'Angy Boyles qui me demandait de jouer "En plein hiver" de Cano et qui se mettait à pleurer en plein milieu de la chanson. Toutes ces soirées, ces cafés chantant... La musique rejoignait les coeurs et j'étais le transmetteur, j'étais important. On a toujours un peu le désir d'être important à un moment ou à un autre. Mes années universitaires m'ont offert toutes sortes d'occasions de m'immiscer dans la vie des gens avec en main ma guitare et les mots d'auteurs qui avaient su en toucher plus qu'un. Elles m'ont aussi permis de prendre un certain plaisir à lier mes mots et ma musique; une découverte très agréable. 25 ans plus tard, je me rends compte que j'éprouve le même plaisir à laisser glisser mes doigts sur la guitare et à me laisser traverser par toutes les émotions que les accords semblent porter. Un couple d'amis artistes habite au coin de la rue. Susan est artiste en arts visuels et Jim, bien que psychologue à l'université, a la tête remplie de mots et de sons. Il a écrits de multiples chansons, composé des musiques qui me touchent d'une telle façon qu'elles semblent même avoir élues domicile en moi. Il y a probablement un peu de lui dans le fait que, depuis deux semaines, je prends la guitare plusieurs fois par jours (chose que je ne faisais plus depuis très longtemps) et j'ai bien malgré moi composer une mélodie cette semaine. Que cela m'est bon...



"Prends un bain de musique une à deux fois par semaine pendant quelques années et tu verras que la musique est à l'âme ce que l'eau du bain est au corps ", disait Olivier wendell Holmes (Mort en 1894).