jeudi 30 avril 2009

Butinage

Je suis dans le relecture d'un livre depuis quelques jours. En fait, j'y butine comme une abeille: je relis certains passages soulignés, je m'amuse à découvrir des beautés repérées il y a longtemps, des idées qui m'avaient transportées pour un temps, des paroles de sagesse dans lesquelles j'ai puisé, parfois, le réconfort nécessaire pour continuer d'avancer dans une direction ou pour modifier mon chemin. Nous avons tous à faire face à notre part de difficultés au fil des ans; mais tout est relatif et tout dépend de la manière avec laquelle on fait face à ces difficultés. Pour certaines personnes, à certains moments dans leur vie, tel événement peut représenter le plus terrible des drames et, pour un autre, un nouvel obstacle à franchir, un autre défi à relever, une épreuve à surmonter, un moyen de grandir.

J'aime m'approcher des choses, des petites choses, afin de mieux les regarder, de mieux les apprécier. Lorsque je parviens à les capturer en photo, c'est comme si je venais de découvrir une vérité. Quand un problème se fait trop grand, je dois procéder de la manière opposée, je dois me reculer afin d'avoir une meilleure vue du problème, une meilleure compréhension; puis tout à coup, je m'aperçois qu'il n'a plus le même aspect, qu'il n'est plus aussi GRAND. Je peux voir toutes ses ramifications, sa place dans ma vie. Demain, ça ira mieux.

Je me suis laissé emporté...je voulais, aujourd'hui, simplement écrire cette phrase d'Arnaud Desjardins qui m'a fait un clin d'oeil après souper:

"L'union d'un homme et d'une femme pourrait être une fête permanente de nouveauté et d'émerveillement, mais cela demande un coeur d'enfant joint à la pleine maturité d'un adulte capable de comprendre, d'agir, de donner et de recevoir.

mercredi 29 avril 2009

Journée d'action de grâce

Samedi dernier, je lisais dans La Presse, l'histoire d'un jeune garçon de 8 ans tombé dans l'eau après que la glace eut cédé sous ses pas. Il est resté sous l'eau durant 20 minutes avant que son cousin réussisse à le sortir de l'eau. Samuel était gelé, il ne respirait plus, son coeur ne battait plus et ses poumons étaient remplis d'eau. Des voisins accourent et tentent de le ramener à la vie avec les méthodes de réanimation cardiorespiratoires et, miracle, un hélicoptère médical survole justement les environs pour venir en aide aux victimes des inondations de la rivière Rouge. En moins de 45 minutes, il est entre les mains des médecins, à l'hôpital. Il ne donne malheureusement aucun signe de vie après deux heures et la température de son corps est toujours sous la normale. Il semble que le froid l'ait protégé; elle a fait chuter la température du cerveau qui l'a placé ainsi dans un état presque d'hibernation. Les manoeuvres cardiorespiratoires ont donc été suffisantes pour empêcher l'asphyxie des cellules de son cerveau. Le jeune garçon est demeuré dans le coma durant 13 jours. Il n'a aucune séquelle sinon de ne pas se rappeler ce qui s'est passé ce jour-là.

Bien entendu, ça m'a ramené 39 ans en arrière alors que j'étais moi-même tombé dans les eaux glacées du fleuve St-Laurent. Mes frères essayaient de me tendre un bâton, mais le froid m'avait fait tomber inconscient. Je peux juste les imaginer, impuissants, me regarder monter et descendre dans l'eau. Leurs cris avaient averti deux hommes qui travaillaient à la marina où les quais venaient tout juste d'être installés. Monsieur Dubuc et Monsieur Pepin ont pris une chaloupe et sont venus me secourir. Probablement qu'ils ont appelé 911 avant puisque plus tard, un bateau de la police arrivait en vitesse pour prendre la relève. Toujours est-il que ces deux samaritains me voyant monter et descendre au gré des remous, ont réussi à m'agripper le bras au bon moment puis m'ont donné la respiration artificielle, jusqu'à ce que les policiers prennent la relève. Ils m'ont sauvé.

J'ai souvenir d'être dans l'eau, très calme, et de me sentir dériver sur la rivière, bien doucement et tout se passe comme dans un rêve très doux, très agréable. Peut-être est-ce cela mourir?

Aujourd'hui, 29 avril, c'est la journée anniversaire de ce "miracle ". Comment ne pas sourire à chaque jour après être passé si près de la mort? Je me sens privilégié d'être en vie à chaque jour. Il est probable que ça joue sur ma façon de voir la vie. Il est étrange que soit si mince la ligne entre la vie est la mort...

J'ai toujours senti que je devais quelque chose à la vie, que je devais donner, remercier pour le cadeau de vie que j'ai reçu. Je ne le sens pas comme une obligation; je le sens plutôt comme un besoin de partager ce que j'ai, ce que je suis, je sens le besoin de montrer ma gratitude pour tout ce PLUS qui m'est donné.

Des anges sont intervenus. Il y a sûrement de bonnes raisons à cela.

mardi 28 avril 2009

De toutes petites ficelles

J'ai dans la poche, depuis trois ans, un ange sur lequel il est écrit: Live, love and laugh (Vis, Aime et ris) et j'aime savoir que ce message m'accompagne. Vivre, aimer et rire même (et surtout) lorsque le jour s'assombrit.

"Voir, entendre, aimer.
La vie est un cadeau
dont je défais les ficelles
chaque matin, au réveil."

C.B.

lundi 27 avril 2009

Être à deux

Vivre à deux, c'est comme se retrouver sur l'eau: parfois le ciel est bleu, les vents sont calmes, on prend le temps de regarder une volée d'oies blanches; parfois, le vent se lève subitement, on peut même se retrouver avec un peu de pluie; parfois, le tonnerre gronde, les éclairs fusent de toutes parts et c'est l'orage. Quelquefois, c'est passager, d'autres fois, il semble que c'est plutôt le soleil qui soit passager. Si l’on s’aventure sur l’eau, à deux, il faut s’assurer de certaines choses, sinon il est fort possible de frapper un récif et de voir notre embarcation en difficile position pour continuer la traversée.

Être à deux, ce n’est tout de même pas si évident : deux êtres, autonomes, qui vivent depuis plusieurs années d’une certaine manière, avec leurs rêves, leurs désirs, leurs croyances, leurs idées sur le couple aussi ; ces deux êtres attirés l’un à l’autre décident de faire route ensemble, de s’unir et de former un couple. Comment la liberté première peut-elle laisser vivre la communion ? Comment peut-on croire à cette fusion de deux êtres alors que le désir de demeurer soi-même et de conserver notre individualité est si nécessaire ? Comment parvenir à resserrer les liens qui nous unissent sans nous étouffer mutuellement et comment arriver à me réaliser moi-même par mes rencontres, mes activités et mes projets sans faire éclater le couple ?
Bernard Besret écrit : « Le couple ne peut vivre que si, simultanément et par un va-et-vient subtil, l’ouverture aux expériences de l’un et de l’autre s’accomplit au sein d’une puissante intention unitaire. » Le couple doit être sûr de son unité.

Le couple risque la mort lorsque l’attitude de l’un étouffe les désirs d’épanouissement de l’autre, ou lorsque la liberté de l’un tient plus d’un désir égoïste que de la réalisation de soi.

Il y a des êtres qui se nuisent et se dégradent à demeurer ensemble. Étrangers à ce qui se passe autour d’eux, ils vivent dans une bulle qui limite leur épanouissement.

"La vie à deux doit permettre à chacun de croître et de se développer, de vivre des expériences personnelles qui viennent non pas menacer, mais enrichir la vie à deux."
Dans le conflit, au lieu de l’éclatement, on retrouve un moment de clarifier des besoins, un endroit qui engendre la vie et qui rend plus de liberté pour chacun et donc, plus de richesse au couple. Besret poursuit et termine par cette phrase: "Être à deux, ça prend de l’écoute, du respect de l’autre et de la confiance mutuelle... et surtout de l’amour véritable."

J'ai mis quelques guillements lorsque les phrases étaient littéralement tirées du livre, mais sachez que la plupart des idées d'aujourd'hui ont été puisées ou inspirées directement du livre: Être à deux, les traversées du couple.

mercredi 22 avril 2009

Moins de paroles, plus de gestes

Ma mère m'a prêté un livre la fin de semaine dernière. C'est l'histoire d'un homme qui est a passé 38 ans de sa vie dans une prison. Il était, et est encore aumônier: Frère Jean de la charité. Au début du livre, la journaliste parle de l'enfance de cet homme et c'est comme si je lisais des bouts de l'enfance que mon père a vécu. Frère Jean s'appelle André. C'était un jeune joueur de tours. À la mort de sa mère, disons que son attitude à viré noir et il se battait à la moindre occasion, un vrai "bum". Il ya un passage où on dit qu'il attachait des jeunes après des poteaux et il les oubliait là... Ça, c'était mon père. Un autre passage, on parlait du frère d'André qui s'était fait un genre de petit hôtel pour prier. Mon père m'avait dit que son jeune frère avait fait ça aussi. On voit bien que c'était la même époque. Le bout du livre qui m'a accroché et avec lequel je me suis endormi, c'est le moment où, Frère Jean est avec un prêtre beaucoup plus âgé, un peu rabougri aussi. Quelque temps plus tôt, le frère Jean avait fait un sermon à l'église sur la charité chrétienne. Les gens étaient venus le voir après la messe pour le féliciter de son sermon tellement ça les avait touchés. Un jour donc, il est en auto avec le vieux prêtre en ville et voit un itinérant, assis par terre. Ils vont le voir, se penchent vers lui, il sent le fond de tonne. Le plus âgé dit: On va le ramener pour lui donner à manger, André lui préfère envoyer quelqu'un lui porter de l'aider...et là il réalise que, ce vieux prêtre qui ne dit pas grand-chose a dans le coeur le geste d'amour, il ne fanfaronne pas avec les paroles, il pose les gestes d'amour et de charité. Il réalise alors qu'il lui faudra moins parler et plus agir.

Au quotidien, ce sont ces gestes qui font la différence.

mardi 21 avril 2009

La valeur de l'effort

Je ne crois pas à la réussite sans effort. Plus les années passent et plus il est évident que c'est par l'effort que la réussite est possible. On a tous été spectateurs de jeunes qui, à la petite école, semblaient être tombés dans la potion magique du savoir et réussissaient sans effort alors que d'autres devaient s'acharner et travailler deux fois plus fort en vue de comprendre et de maîtriser les notions enseignées. Étrangement, lorsqu'arrive le secondaire puis le collégial, souvent, ce sont ceux qui ont appris l'effort qui performent le mieux; les autres, peut-être parce qu'ils se font trop confiance ou parce qu'ils sont ébranlés par les nouvelles exigences et les efforts à mettre, semblent fonctionner au ralenti ou ont peine à vaincre l'inertie dans laquelle ils se complaisaient.

"Petit train va loin " que l'on entend dire. Il n'y a rien de plus vrai. L'effort continu et régulier mène à la réussite. Sinon, on s'encrasse, on devient comme un moteur neuf qui, laissé trop longtemps au garage, a pris l'humidité et a difficulté à partir.

Lorsque je discute avec les étudiants, je fais souvent le parallèle entre les études et la randonnée en montagne. La montagne peut nous effrayer. Pourtant, avec de bonnes bottes, une carte pour bien nous diriger et des efforts réguliers, non seulement le sommet de la montagne devient un but atteignable, la montée elle même peut devenir un réel plaisir.

J'ai en mémoire le visage d'étudiants qui sont tombés durant la montée parce qu'ils n'ont pas appris l'effort. Apprendre l'effort exige une certaine dose d'humilité. On doit parfois demander conseil, revenir sur nos pas, surtout être prêt à reconnaître nos erreurs...puis, le sommet de la montagne devient à nouveau accessible. J'ai également en mémoire plusieurs visages radieux d'étudiants qui ont affronté la montagne, les montagnes russes même, qui ont atteint leur sommet et qui continuent d'en franchir d'autres de toutes sortes. Tous les rêves sont possibles.

Ma fille était stressée hier, elle devait rédiger un examen de sciences physiques. Elle s'applique depuis plusieurs semaines à bien comprendre toutes les notions reliées à ce cours. Hier, elle sentait qu'elle maîtrisait la matière mais, malgré tout, elle ressentait ce stress, une crainte de ne pas tout savoir. À sa sortie de l'examen, elle avait un sourire. Elle m'a dit: " je crois que je vais avoir 100%." Elle avait atteint son sommet. Elle y est arrivée avec son sac encore tout plein de nourriture, ses jambes encore bien en forme pour continuer. Elle avance maintenant avec une certitude: sa façon de faire est efficace, elle possède les outils nécessaires et un plaisir. En allant la reconduire chez elle, elle m'a dit: "Tu sais, j'aime ça les sciences!!"

Moi, ce que j'aime, ce sont tes yeux pétillants et ce désir d'aller plus loin qui t'habite .

Moi, c'est TOI que j'aime.

lundi 20 avril 2009

Apprendre

Il est dit:
"On n'enseigne pas ce que l'on sait,

on n'enseigne pas ce que l'on veut,

on enseigne ce que l'on est."


Pour certains, c'est inquiétant; pour d'autres, c'est rassurant.

samedi 18 avril 2009

Vive le jardinage


Cet après-midi, le soleil, les feuilles d'automne non ramassées, les merles qui venaient voir s'il n'y avait pas un petit vers de terre sous celles-ci et deux humains heureux d'être à l'extérieur et de faire des efforts physiques. C'est certains qu'après une telle journée, on est heureux de s'asseoir ou de prendre un bain chaud mais....combien c'est bon d'être à l'extérieur et de sentir les rayons du soleil. On s'en souhaite d'autres comme celles-là.

jeudi 16 avril 2009

La résilience...ou rebondir après les épreuves

Lorsque j'avais 20 ans, je me disais que ma vie n'avait été qu'un champ de fleurs. Je n'avais jamais eu à faire face à de vraies difficultés: grandes blessures, mort d'un proche, alcoolisme d'un parent, abus physique, etc. J'avais toujours senti que les drames se passaient loin de moi, que miraculeusement, j'étais épargné par la vie. En travaillant au Nunavik, j'ai vu des drames familiaux, des abus, j'ai rencontré des gens, des jeunes et des moins jeunes, qui avaient souffert.

En mars dernier, dans le vol entre Inukjuak et Puvirnituq, j'ai revu une de mes anciennes élèves. Elle semblait changé...son visage était beau, elle avait encore ce sourire radieux... la seule différence avec le visage qu'elle avait il y a vingt ans, ce sont les marques noires de coups au visage qu'elles n'avaient plus. Mary venait à l'école presqu'à tous les jours, elle s'y rendait malgré tout... sont "chum" la battait régulièrement. Nous avions contacté les services sociaux, la police était finalement intervenue et avait arrêté le "chum" en question après plusieurs semaines d'abus. La raison pour ce délai: Mary ne voulait pas porter plainte contre lui de peur d'être battue plus violemment. Toutes ces épreuves ne l'avaient jamais empêchée de se présenter en classe et elle gardait le sourire. Elle avait pu terminer son année scolaire avec succès alors que son "chum" devait demeurer dans un autre village pour un certain temps.

Dans l'avion, Mary était accompagnée de sa fille. Elle m'a dit, avec le sourire, qu'elle était heureuse et qu'elle vivait depuis 6 ans avec un homme bon et gentil.

Comment cette jeune fille, tout comme bien d'autres, a-t-elle trouvé la force de passer à travers cette épreuve? Je l'imagine qui marche avec force et conviction vers un but et, malgré les fortes vagues, les coups qu'elle reçoit, les regards des autres, malgré tout, elle continue sa marche sachant que c'est en restant debout qu'elle parviendra à son but.

Autour de nous, tout proche, il y a d'autres "Mary" qui possèdent cette résilience, cette manière de rebondir et de surmonter les épreuves. De la même manière que les enfants qui sont exposés à des bactéries et à des infections développent des anticorps, il semble que certaines personnes développent cette capacité d'affronter l'épreuve et de se servir de celle-ci comme d'un nouvel outil afin d'avancer dans la vie. Ces gens sont des exemples. Ils nous montrent que les épreuves de la vie sont des étapes qui nous permettent de réaliser que nous possédons le nécessaire afin de, non seulement passer à travers ces situations, mais aussi de grandir par elles.

mercredi 15 avril 2009

L'engagement - deuxième partie

Il me semble qu'il y a tellement à dire sur l'engagement, sur le fait de s'investir que ce soit dans une relation amoureuse, dans une cause qui nous tient à coeur ou tout simplement dans ce qu'on entreprend.

Dans mon quotidien, je vois des jeunes qui s'investissent dans leurs études et d'autres non; certains possèdent une motivation d'autres pas; on peut très bien lire dans les yeux de certains l'engagement qu'ils ont face à leurs études, le sérieux de leur démarche. Chez certains, c'est comme si la vie était déjà tracée, comme s'ils savaient exactement ce à quoi ils aspirent, comme s'ils voyaient le but à atteindre. Dans une relation de couple ou quand on se retrouve à partager le quotidien avec une personne et même plusieurs (lorsque des enfants sont impliquées), la question de l'engagement constitue la base. En fait, l'engagement est la clé de toute aventure. Que serait la science si personne ne s'était réellement engagé dans la recherche? Où en serait-on avec les droits humains si personne ne s'était engagé à les défendre. S'engager, c'est croire. S'investir c'est croire dans l'action.

Lorsqu'on s'engage dans quelque chose, on donne un sens à notre vie en quelque sorte. Par le fait même, on se construit, on se développe. Mais l'engagement ne va pas sans effort soutenu, de la patience et de la persévérance.

En mai 2000, je me suis engagé dans une aventure avec une femme et ses deux enfants. Mon idée à ce moment-là n'était pas de faire un essai; on n'essaie pas de faire une famille de six. Il fallait sentir la beauté de ce projet commun, croire en l'amour qui brûlait au fond de moi et m'engager avec Lyne sur ce chemin avec la certitude que c'était possible et que nous possédions les qualités nécessaires pour réussir ce projet peu importe les défis qui étaient pour se présenter à nous.

Le quotidien nous a apporté bien des surprises : des vagues extérieures sont parfois venues secouer notre navire mais, nous avons su garder le cap. L'engagement est toujours très personnel, c'est un pas que l'on avance, par décision, dans une direction. Le bonheur, c'est lorsque tu constates que l'engagement de celle ou celui avec qui tu fais route est aussi vrai et profond. Oui, il est tellement plus facile de s'investir à deux dans un projet. Parfois, lorsque les forces de l'un semblent s'épuiser, un transfert d'énergie de l'autre s'enclenche comme par magie. Il y a des moments forts lorsqu'on s'engage, on atteint des sommets et des beautés inimaginables s'offrent à nous. Je crois même que c'est la force de l'engagement qui détermine la beauté qui nous attend.

"Engagez-vous" qu'ils disaient dans la publicité des Forces armées canadiennes. Ils n'avaient pas tort.

Engagez-vous, investissez-vous. Faites-vous ce cadeau.

mardi 14 avril 2009

La famille, lieu de croissance

C'est au sein de ma famille que j'ai appris à vivre, à partager, à comprendre les autres; c'est en observant les rapports entre ma mère et mon père que j'ai appris la vie de couple avec ses hauts et ses bas; j'y ai appris aussi le pardon sans lequel il est bien difficile d'avancer. J'ai appris le don de soi au quotidien: en regardant mon père réparer mon vélo, en regardant ma mère écouter mon père se départir d'une partie de sa journée avec des mots du travail, en la regardant lui préparer son sandwich qu'elle était pourmettre dans son lunch ( j'adorais lorsque mon père en rapportait une moitié et que j'avais le plaisir d'en prendre une bouchée...c'était comme manger un peu de la bonté de ma mère, un peu de la force de mon père...). Mes rapports avec mes frères et soeurs m'ont apporté de grands plaisirs, des folies, de grandes discussions, des défis aussi. En étant le 3e garçon, je n'avais pas d'autres choix que d'essayer d'être à la hauteur des attentes des deux autres; que ce soit dans la hauteur de l'arbre où il fallait monter ou dans le temps de travail que je me devais de mettre dans mes études. De mes soeurs, j'ai probablement appris à donner; elles sont encore aujoud'hui des femmes qui donnent: leur temps et leur amour sans compter.

Je me demande souvent si j'ai pu créer un lieu de croissance semblable pour mes enfants. Qu'auront-ils retenu de ce qu'ils auront vécu en famille? Il ya des jours où j'ai des doutes, des jours où je ne me reconnais pas en eux. Ces jours-là, je me regarde à leur âge et je comprends un peu plus là où ils sont. Ce n'est que plus tard parfois que les apprentissages faits sont réellement visibles et font surface. Faire confiance à ce que je suis, à ce que nous sommes et ce que nous avons été comme parent. Leur faire confiance aussi...peut-être est-ce là le plus difficile?

Nous avions une fête de famille à Pâques et, de voir tous ces jeunes pleins d'énergie, je me sentais rempli d'une grande fierté. Je viens d'une belle famille, d'une famille de coeur, d'une famille avec des liens très forts. C'est une famille dont les membres ont vécu des expériences bien différentes, des situations qui les ont fait grandir et devenir ce qu'ils sont aujourd'hui. On ne connait pas toujours les peines et les tristesses que chaque jour apporte à chacun, on entend souvent plus parler des bons coups et des plaisirs mais, je sais que ce sont souvent les difficultés rencontrées qui bâtissent notre personnalité et qui font que nous pouvons affronter la vie avec confiance et assurance.

Chacun, à ses heures, vit sa part de difficultés; ainsi va la vie, les épines viennent avec la rose. Il est cependant extrêmement bon de savoir qu'on sein de la famille l'on peut compter les uns sur les autres, qu'il y aura toujours une oreille prête à écouter, un conseil à donner, une main pour aider. C'est ça la beauté de la famille.

lundi 13 avril 2009

L'engagement





"S'il y a du temporel
dans la vie,
il y a du spirituel
dans l'engagement. "

Edwy Plenel

vendredi 10 avril 2009

Une question de foi

J'ai grandi dans une famille ayant la foi en Jésus, le fils de Dieu. J'ai été baptisé, puis confirmé. J'ai appris que Jésus était ressuscité et qu'il était parmi nous, on m'a dit qu'il était présent dans le pain et le vin au cours de l'eucharistie. Au cours de ma jeunesse, je n'ai jamais rien remis de tout ça en question, on allait à l'église, on servait la messe, je faisais les lectures le dimanche, j'ai aussi cru, durant un certain temps, que j'allais devenir prêtre; j'ai prié sur la tombe du frère André pour que Sylvain puisse entendre...mais, tout ça, tous ces "je crois" ne m'appartenaient pas, ils appartenaient à mes parents, à la communauté, à la paroisse dans laquelle j'étais. Un jour, j'ai rencontré Raymond, ce jour-là, je crois bien que c'est à ce moment-là, j'ai commencé à sentir la foi. Raymond parlait avec conviction, ses paroles respiraient la foi, ses gestes aussi. J'aurais voulu sentir la foi comme il la sentait. Alors que je faisais un voyage en autobus en Alberta afin d'aller passer un examen à l'Université d'Athabasca (un examen pour lequel je n'étais pas vraiment prêt), j'ai lu un passage de la Bible sans arrêt. Et oui, j'avais apporté une petite Bible de poche. Tout en lisant le passage, je disais à Jésus, je le sais et tu le sais que ma foi est fragile. En fait, je me disais que j'étais en train de tester Dieu comme si je testais un nouveau shampoing. Je lui disais: "si cela est possible, aide moi à croire en me faisant passer cet examen". Le passage disait: "je remets mes desseins entre tes mains, que ta volonté soit faite." À partir de là, mon succès n'était donc plus de mon ressort. Étrangement, je me suis senti bien détendu pour l'examen et ... tout à bien été.

J'ai la foi fragile. Pourtant, à certains moments, j'ai la conviction qu'il y a plus grand, que ma vie est entre les mains de plus grand. J'ai aussi le sentiment que lorsque je fais le bien, ça lui plaît. J'ai l'impression que dans la vie, pour toute chose qui survient, il y a un sens. Qu'il faut apprendre à accepter les choses, apprendre à les prendre comme elles viennent; de voir les défis, les obstacles et les croix, comme des moyens de devenir meilleur, remercier la vie, remercier Dieu, pour ce que l'on a, pour le bon dans notre vie et...lorsque tout semble s'écrouler, lorsque le chemin devient plus sombre, remettre le TOUT dans les mains du BON DIEU. Lyne dit que Dieu ne nous envoie que ce qu'il nous faut pour nous permettre de grandir et de devenir meilleur. Je la crois.

Je sais que ma foi est vacillante. Je la sens comme le feu d'une chandelle alors que le vent s'amuse à essayer de l'éteindre. Heureusement, des gens autour de moi me rappelle que la foi déplace les montagnes. Et, lorsque je regarde mes enfants et ce qu'ils deviennent, je sais que ces gens qui m'entourent ont raison.

jeudi 9 avril 2009

Nous laissons tous une trace

L'opportunité de partir n'est pas donnée à tout le monde. Ça se présente, comme ça, parfois au tournant du jour et parfois longtemps après que le rêve nous a abandonné. Je me rappelle ce dépliant que j'avais vu au cégep: Viens étudier dans l'ouest! Ces quatre mots qui se sont glissés en moi comme s'ils m'appartenaient, comme si c'était ça le chemin. Mais il était faux de croire que j'étais seul à l'origine de ce désir. Ce qui germait en moi, d'autres l'avait semé. Nous marchons tous sur les traces de quelqu'un d'autre. Ma mère, lorsqu'elle avait tout juste 21 ans, avait bien quitté sa ville natale -Drummondville - pour venir s'établir près de Montréal avec mon père. Mon frère quelques années plus tôt, était parti vivre en résidence universitaire à Québec. Il y a quelques années, ma nièce a fait un pas semblable pour ses études collégiales, un grand pas dans une autre ville à des centaines de kilomètres de chez-elle. Nous laissons tous nos traces et ce bien malgré nous. Nos gestes, nos décisions, nos choix, nos croyances, nos valeurs, nos paroles également...tout ce qu'on est en tant que personne laisse une trace et c'est sur ces innombrables traces que se construisent les vies des gens qui nous entourent, la vie des gens que l'on aime, la vie de nos enfants et de leurs enfants. Dès lors, lorsqu'on en prend conscience, chacun de mes choix devient précieux; car il porte en lui-même une empreinte du passé, mais une trace des jours à venir.

Nos filles reviennent de voyage aujourd'hui...et, autant qu'il est vrai que "les voyages forment la jeunesse", qu'il est doux de les savoir de retour. Sans doute auront-elles laissé leurs traces dans les familles chez qui elles habitaient; sans doute seront-elles marquées à jamais par ce merveilleux premier voyage en Europe.

mercredi 8 avril 2009

Le bonheur dans les yeux

Je me souviens de ce regard... celui de mon père. Parfois, et même souvent, son regard se perdait dans les nombreuses pensées qu'il entrevoyaient me dire. Je lui parlais, lui lançait une idée, et dès lors, il n'était plus là; je voyais son sourire et ses yeux qui vagabondaient dans le labyrinthe des histoires dans sa tête, cherchant les mots, LE MOT, celui qui lui manquait afin de compléter son idée et me la communiquer. Son regard était parfois si doux, si heureux, comme s'il regardait des oiseaux en train de se poser sur l'eau...
Il était là le bonheur de mon père: dans ses yeux.

Mon père était heureux auprès de ma mère. Son bonheur était simple; il était heureux qu'ils puissent, ensemble, regarder de beaux oiseaux se poser sur l'eau.

Aujourd'hui, un ami est sur le point de mourir. Ses yeux sont fermés. Pars en paix mon ami.

mardi 7 avril 2009

La joie élémentaire

Ce matin, j'avais du temps avant une réunion et je me suis retrouvé à lire du Christian Bobin. Cet auteur me rejoint par sa façon de dire les choses et de nommer la vie. À chaque fois que je prends l'un de ses livres, je sens qu'il m'amène me promener sur un sentier où, je le sais, des beautés m'attendent au tournant de chaque phrase. Bobin, c'est de la douceur pure. Une clarté qui entre par les yeux puis qui réchauffe l'âme et tous ses continents.

Il écrit dans son livre Le huitième jour de la semaine:

"Il y a une joie dans le monde. Il y a une joie élémentaire de l'univers, que l'on assombrit chaque fois que l'on prétend être quelqu'un, ou savoir quelque chose. De cette joie, vous ne vous êtes jamais exilée, et je ne sais ce qui me plaît le plus en vous: votre insouciance qui vous permet de veiller à l'essentiel, ou votre intelligence qui vous fait accueillir la vie comme elle vient, à son heure. C'est une belle chose que d'écrire: c'est par l'extrême solitude, toucher à l'extrême présence. Le solitaire est celui qui n'est plus jamais seul parce que toutes choses viennent à lui, trouver leur nom. Il est comme une petite maison dans la forêt, si ouverte au silence que les bêtes sauvages ne craignent pas d'y entrer. Mais il est vrai qu'à force d'écrire, l'on finirait par croire que l'on a trouvé quelque chose: de cette erreur, votre rire m'épargne, et je ne saurai jamais assez vous en remercier."

Lorsque je pars marcher, seul, avec mon appareil photo, j'ai l'impression parfois d'être cette petite maison dans la forêt qui me permet d'être approché par tout ce qui se cache au jour le jour.

lundi 6 avril 2009

Il n'y a que le présent

J'apprends ce matin qu'un séisme a fait quarante morts au centre de l'Italie. Tout de suite, je pense à nos filles qui sont en Espagne; elles auraient très bien pu être en voyage en Italie comme Malika il y a 4 ans. Il est difficile d'imaginer perdre nos enfants dans un accident. En fait, on ne pense pas à ce genre de drame, on évite d'y penser...et pourtant, lorsque je m'arrête à y penser, le présent devient si précieux.

On vit chaque jour comme si nous étions éternels, immortels. Nous sommes humains, mortels et fragiles, et ne sommes à l'abri de rien. Le présent est tout ce que nous avons et il passe...

Lorsque j'en prends conscience, tout ce que je fais prends de l'importance: notre jeune qui part pour l'école, l'ami qui demande de l'aide pour sortir une table du sous-sol, coller mes mains sur le ventre de ma douce lorsqu'elle se maquille, l'appel téléphonique à ma fille, à mes frères et soeurs, aux amis et amies, et la liste est s'allonge car tout devient important lorsqu'on sait que tout peut nous être enlevé d'un moment à l'autre.

C'est pour cela qu'il faut vivre à plein le moment qui passe. Laisser tomber les petits tracas, ne pas trop s'en faire avec demain, profiter de la pluie autant que du soleil, respirer... et ne jamais laisser passer la personne que tu aimes près de toi sans la retenir et la toucher.

vendredi 3 avril 2009

Citation à retenir




"Le bonheur le plus doux est celui qu'on partage"
Jacques Delille

jeudi 2 avril 2009

L'invisible beauté

Je trouvais le titre accrocheur.. AH! LES MOTS!! Mais, je vais plutôt écrire sur la beauté du "petit" et non de l'invisible, bien que parfois le petit soit invisible à l'impatient, le pressé ou l'indifférent.

La beauté du petit, on la retrouve partout, mais il faut prendre le temps et j'appuie ici sur PRENDRE le temps. Mais qui prend le temps? On a toujours tellement de choses à faire...tellement qu'on se sent jaloux dès qu'on apprend que telle personne à pris un PETIT peu de temps pour elle. À tous les jours, c'est une course contre la monte pour arriver à la garderie, pour arriver à l'heure au travail, pour courir après l'autobus, pour faire un dernier achat pour le souper, pour mettre quelques litres d'essences dans l'auto, pour aller reconduire notre jeune à un cours ou une sortie, pour corriger une dernière copie d'étudiant, pour terminer les tâches ménagères afin de s'asseoir quelques minutes avant de courir au cinéma pour ne pas manquer les bandes-annonces. On court pour tout... C'est bien difficile de voir quoi que ce soit dans notre course effrénée...la beauté nous est alors invisible. Et dans notre course, on dit des "Comment ça va?" et des "Ça va" sans s'arrêter véritablement, sans même ralentir au cas où on risquerait d'entendre un "Ça ne va pas".

Le petit, c'est le petit geste. C'est la porte qu'on retient pour laisser la personne dernière nous passer, c'est le téléphone à quelqu'un que l'on sait dans une mauvaise passe, c'est le sourire que l'on fait à un collègue de bureau, à notre jeune qui vient déjeuner, au chauffeur d'autobus et à la bénévole d'Héma-Québec.

Le petit, c'est aussi le petit mot, celui qui encourage, celui donne espoir, celui qui fait rire, celui qui est chuchoté à l'oreille et qui rempli le coeur, celui qui calme, celui plein d'amour que l'on sème au coeur de nos enfants, celui qui met fin à l'injustice, celui qui brise la glace, celui qui caresse, celui qui apporte le réconfort, c'est aussi celui qui n'est pas dit par crainte qu'il puisse blesser, celui aussi qu'on aurait voulu lui dire avant qu'il ne parte.

Le petit, c'est aussi la petite pensée qui donne vie à de grands rêve, celle qui prend racine au creux de notre être et qui motive nos efforts afin d'apporter du bon sur notre chemin, celle qui refuse de laisser le noir envahir le présent et qui, au contraire, croit en l'avenir et laisse la lumière prendre place au quotidien.

St-Exupéry a écrit: "l'essentiel est invisible pour les yeux, on ne voit bien qu'avec les yeux du coeur." ....oui, le petit est si petit, qu'il semble être invisible...mais nous avons les yeux du coeur pour nous permettre de le voir, de le sentir...puis de le répandre.

mercredi 1 avril 2009

Je ne peux imaginer ma vie sans humour

J'écrivais récemment quelques réflexion sur la vie de couple et ce qui caractérise, souvent, ceux qui fonctionnent bien. Je décrivais les cinq critères de base d'un amour réussi selon les idées du livre d'Arnaud Desjardins. L'auteur ne disait absolument rien du "sens de l'humour". Possiblement qu'il incluait ce trait dans un de ces critères. Mais, juste au cas, je l'inclus dans la liste des éléments qui apporte une richesse à notre relation amoureuse. Je dis relation amoureuse mais, en fait, on peut l'étendre à toutes nos relations (travail, amis, famille, etc).

Utiliser l'humour! Je ne parle pas ici de blagues ridicules, je parle de ce moment où l'utilisation d'un mot, d'une idées ou d'un geste permet de tourner une conversation du tout au tout et de montrer la réalité d'une toute autre manière. Que ce soit par les jeux de mots ou les doubles sens ou autres façons de l'utiliser, l'humour permet de faire diminuer les tensions dans certaines situations, il permet parfois de regarder autrement et d'amener l'autre à voir, parfois, sa réelle position sans le choquer.

J'ai le bonheur d'avoir grandi dans une famille où l'humour à toujours eu une grande place et c'est encore aujourd'hui toujours un réel plaisir de tous les retrouver parce que je sais que j'y serai bien et que nos partages, empreints d'humour, sont pleins de sensibilité et colorés de nos différences.

Dès les premiers instants que j'ai eu le plaisir de côtoyer ma douce, j'ai su qu'elle possédait elle aussi ce plaisir à rire. Nos enfants, je crois, ont développer ce sens de l'humour qui crée des moments de grand plaisir à la maison. Ce matin Milan a fait un poisson d'avril à Lyne (c'était une souris d'avril)...et un beau début de journée.

"(...) et quand la vérité n'ose pas aller toute nue, la robe qui l'habille le mieux, c'est l'humour."
-Doris Lussier

En ce jour anniversaire de la mort de Jan Pêchun

En hommage et à la mémoire de cet illustre oublié, mais également parce que je suis totalement épuisé suite à la semaine que je viens de passer au Nord à affronter blizzards et jeunes adolescents....
je n'écrirai rien aujourd'hui.