mardi 11 décembre 2012

Les plaisirs de l'enfance


 
Le mercredi, c'est la fête. C'est le jour où je vais chercher à la garderie Zoé et Mya, les filles de Malika. Pas tous les mercredis, on attends que les effets du traitements se soient un peu dissipés avant de faire la fête, mais disons que nous anticipons tous les quatre ce moment avec une certaine impatience à laquelle s'ajoute une pluie de sourires. Quel plaisir nous a fait l'appel de Malika la semaine dernière; elle nous disait que les filles avaient fait une petite crise le matin disant ne pas vouloir aller à la garderie, elles voulaient plutôt aller, et je les comprends, chez grand-maman Lili et grand-papa. Ça met un sourire dans le coeur pour des jours et des jours d'entendre ces mots.

On a passé la soirée à s'amuser, à rire, à danser, à se chatouiller, on a manger des nouilles (que grand-papa essayait de nous voler même lorsqu'elles pendaient sur le bord de nos lèvres) et des légumes (il faut toujours des légumes), mais surtout des framboises; on prenait plaisir à insérer notre petit doigt bien au centre avant des les faire disparaître et les entasser dans notre bouche.

Puis il y a eu l'heure du bain, et les sauts sur le lit avec Lili avant de mettre les pyjamas.

Au moment du départ, les bisous, des calins et des "je t'aime" qui résonnent longtemps après leur départ.

Merci pour ces deux anges qui prennent si bien soin de nous et qui nous apprennent le précieux du moment présent.


 
"…les enfants ont un privilège : on ne leur demande pas de justifier leur existence. On ne demande pas à un enfant ce qu’il fait dans la vie. On le sait bien : il joue, il pleure, il rit. Il vit –
et ça suffit pour vivre…"

La merveille et l’obscur de Christian Bobin
 
 
 

 

vendredi 23 novembre 2012

Écris ta vie sur moi


Ce soir, je suis revenu du bureau avec le coeur qui vibrait au son d'une chanson de Richard Séguin; sa voix chaude parlait d'un sentier secret. En quelques minutes, j'étais complètement ému et j'avais peine à retenir mes larmes. Ce "sentier secret" c'est ce chemin intime, cette voie où l'on laisse entrer l'être aimé, cet endroit où, sans crainte d'être vulnérable, l'on permet à l'autre de nous rejoindre, ce lieu illuminé, bien collé sur notre âme. 

Le lien qui existe entre Lyne et moi, cette force qu'insuffle nos échanges et l'écoute et le respect qui les enveloppent, ces mots que l'on se murmure, ces regards qui nous traversent, ce sentiment de confiance qui m'habite et ce désir d'engagement qui caractérise chacun de mes pas à ses côtés depuis que nos chemins se sont croisés, tout cela à un prix. Ce que tu affrontes, je l'affronte aussi. Tes souffrances et les inquiétudes qui assaillent tes jours comme tes nuits teintent le rythme de mes pas. Malgré tout, je dis OUI! Écris ta vie sur moi aujourd'hui et demain et vivons ce que la vie nous offre.

L'émotion qui pressait mon coeur ce soir trouvait sa source dans les craintes que ce cancer fait naître et l'approche de cet autre traitement que devra recevoir Lyne mardi prochain.  Chaque traitement rapproche ma douce d'une guérison; chaque traitement porte néanmoins la mort, celle de nombreuses cellules saines qui l'habitent.  Depuis 5 mois, chaque jour est un défi, pour elle comme pour moi, et même si tous deux demeurons bien positifs et prenons plaisir à prendre soin l'un de l'autre, à surveiller notre alimentation ainsi que notre santé tant physique qu'émotionnelle, il y a de ces moments où nous nous sentons fragiles.  Ce soir, c'est mon tour. Quand je suis entré et que j'ai fait jouer cette chanson de Seguin et que je t'ai amenée danser au salon, bien collée, c'était pour moi, j'avais besoin de tes mains amoureuses et rassurantes. Aimer, c'est aussi, parfois, souffrir de devoir accepter la vie dans ce qu'elle a de moins rose.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

vendredi 19 octobre 2012

Tu es belle

 

Depuis ce jour où je t’ai rencontrée, ce jour de juin dans le jardin de nos amis, j’ai su que tu étais belle. Tu avais cette présence pleine d’assurance, ce regard qui parlait de vérité; tu portais en toi un désir de vivre intensément, tes mots s’allongeait en moi comme le font les paroles qui ressourcent et…ce parfum que tu portais, celui de tes sourires qui ne cessait de se répandre en moi. Ton allure, ta démarche, ce plaisir qui t’habitait, tes cheveux courts qui m’offraient le plaisir de découvrir ta nuque, tu transpirais le « bon », tu portais les traces d’un bonheur prêt à être cueilli.
Il y a près d’une semaine, lorsque je coupais tes cheveux et découvrais la peau que tu cachais dessous, lorsque mes mains ont caressé ton crâne tout lisse, j’ai à nouveau réalisé que ta beauté dépassait ces milliers de cheveux qui pouvaient recouvrir ta tête.  Le cancer ne peut cacher l'évidence: avec ou sans cheveux, TU ES BELLE, tu rayonnes, tu combles mes jours d’un bonheur aux couleurs d’automne.

mardi 2 octobre 2012

Se servir de l'inévitable

Lyne avait laissé une pensée près de de l'ordinateur.

"Happiness doesn,t depend on who you are and what you have; it depends solely upon what you think"

Le bonheur ne repose pas sur qui tu es ou ce que tu possèdes, il repose entièrement sur ce que tu penses.

C'est une pensée de Dale Carnegie. J'étais intrigué de savoir quel type d'homme avait bien pu écrire cette pensée et dans quel contexte. Dale Carnegie est un conférencier devenu célèbre parce qu'il est l'auteur du livre Comment se faire des amis, traduction française du Best Seller How to win friends and influence people qui s'est vendu à plus de 4 millions d'exemplaires.

J'ai lu qu'une autre de ses célèbres citations était Cooperate with the inevitable. Ça m'a fait penser à tous ces traitements qui vise à faire disparaître le cancer. Je jongle depuis plus d'une heure avec cette pensée et je parviens pas à voir comment on peut coopérer avec le cancer. L'image qui me vient, c'est plutôt celle de quelqu'un qui pratique le Aikido. Pour se défendre, il utilise la force de l'autre pour le renverser ou le maîtriser; l'idée n'est pas de vaincre l'adversaire, mais plutôt de réduire à néant ses tentatives d'agression.


C'est un peu ce que Lyne fait présentement, elle se sert du cancer afin de renverser les éléments de sa vie qui nuisaient à sa santé. Prendre soin de soi, éliminer au maximum les situation de stress, bien s'alimenter, et rétablir les priorités, la plus importante étant la présence de la création dans son quotidien. Je suis revenu du travail hier; elle m'attendait avec un sourire et une certaine sérénité planait dans son atelier. Personne ne devrait attendre d'avoir un cancer pour, enfin, faire certains choix qui donnent vie.

Pour lire le blogue de Lyne, visiter http://lynemeditatio.blogspot.ca
 

vendredi 28 septembre 2012

Qu'est-ce que je peux faire?

Lyne a reçu ses premiers traitement de chimiothérapie cette semaine et, malgré le fait que nous avons lu passablement de choses sur tous les aspects du cancer, je me sens comme si j'étais passé à côté de quelque chose, comme s'il y avait encore certaines choses que je devrais savoir ou faire afin de l'aider, de lui enlever un peu de stress ou du moins rendre sa vie plus agréable.

Je me sens comme si elle était enceinte, tout se passe en dedans d'elle et elle est la seule qui puisse le ressentir.

Ce matin, dans mon désir d'être plus présent, mieux présent, j'ai cherché sur internet et j'ai trouvé ce texte : Qu'est-ce qu'un mari peut faire pour aider sa femme à faire face à un cancer? http://www.quora.com/What-can-a-husband-do-to-support-his-wife-through-breast-cancer

Ce texte m'a réellement fait du bien.

Ce qui me rassure dans ma relation avec Lyne, c'est qu'elle me parle et sait exprimer ce qu'elle ressent et ses besoins. Je lui suis reconnaissant pour cela. On jase et on échange nos idées à propos des différents moyens que l'on peut prendre pour aider son corps et son esprit à traverser ce moment plus difficile de sa vie, on parle de nutrition, de stress et d'un style de vie qui puisse mieux respecter ses besoins. Lorsqu'on échange ainsi, je sens réellement que nous faisons équipe pour faire face à ce cancer.

Je vais suivre les recommandations de Jennifer Moore Ballentine :"Ce que doit faire tout mari qui désire apporter son support à sa femme qui est prise avec un cancer: l'aimer, la chérir, l'honorer, la protéger, l'amuser, la stimuler, la réconforter, l'aider et partager avec elle...et encore plus de tout ça.

YOU WILL FIND THE ENGLISH TRANSLATION OF THIS BLOG ON http://lynemeditatio.blogspot.ca/

vendredi 21 septembre 2012

La croix et le coeur


Dans l’autobus qui me menait à l’Université d’Athabasca afin de faire face à un examen d’histoire du Canada, le dernier examen afin d’obtenir mon baccalauréat, je me suis mis à lire ma petite Bible que je trainais sur moi, une vieille Bible de 1904 que j’avais achetée dans une « vente de feu »  ̶ C’était effectivement des livres qui avaient survécu au feu survenu dans une bibliothèque d’un bâtiment appartenant aux Frères de Saint-Jean à Edmonton. Je devais avoir 24 ans et, malgré le fait que j’avais été élevé dans la foi chrétienne et que je savais par cœur chacune des paroles que le prêtre lisait le dimanche, ma foi était plutôt chancelante. Lorsque la vie ne met sur notre chemin que des roses, étrangement, après quelque temps, l’on se croit à l’abri de tout, l’on se sent invincible.  Ce jour-là, la Bible avait pris place dans mes bagages parce qu’une crainte énorme m’habitait, je voulais en terminer avec l’université, je ne pouvais réussir cet examen seul.  J’avais besoin d’aide.  J’ai sorti la Bible et l’ai posée sur mes genoux.  Je me sentais comme quelqu’un qui se prépare à essayer un nouveau shampoing dont on a longtemps vanté les mérites. Puis, à mesure que je lisais, une paix profonde s’est installée, je prenais plaisir à lire et… je suis tombé sur : « Remets tes affaires à l’Éternel, et tes desseins seront affermis. » Proverbes 16 :3-4  C’était un signe. Pas de doute.  Pourquoi ais-je douté?  Ce n’est pas parce que je ne Lui fais de place dans ma tête que Lui (ou ELLE) n’est pas dans ma vie.


Au fil des ans, ma foi a fait de la haute voltige; elle s’est étiolée alors que nos jeunes traversaient les vagues gigantesques de l’adolescence pour retrouver, plus récemment, une certaine sérénité. Le temps me raconte des histoires d’un  Petit prince qui apprivoise un renard et j’ai, moi, le goût de croire que la vie nous porte dans ses mains et me laisse apprivoiser par le souffle de Dieu qui apaise la douleur. 


Depuis quelques semaines, chaque soir, je prends de l’huile dans une petite bouteille sur ma table de chevet.  Cette huile a été donnée à Lyne par une de ses amies qui s’oignait de celle-ci à l’endroit précis où la maladie sévissait  ̶  ais-je besoin de mentionner que ses maux sont disparus et qu’elle est bien portante? ̶  Mon doigt touche à peine la surface du liquide, une toute petite goutte y apparaît. Je m’approche de Lyne, l’embrasse, dépose un baiser sur son sein droit, puis sur son sein gauche et viens dessiner, tout doucement, à l’endroit où se trouve la tumeur, une croix et par-dessus un cœur.  C’est ainsi, après avoir dit à Lyne que sa tumeur est vraiment plus petite que la veille, que chaque soir l’on s’endort.


L’amour et la foi sont les deux aliments anti cancer qui nourrissent l’âme humaine.


Lien pour le blog de Lyne : http://lynemeditatio.blogspot.ca/

lundi 20 février 2012

Partager, comme une nécessité

Tout exige un effort, même rester immobile. Un yogiste pourrait nous entretenir longuement des efforts nécessaires afin de demeurer immobile. Il nous parlerait des tensions que cela provoque, de la contraction de certains muscles et de la concentration requise afin de demeurer dans la même position. Il aborderait sans doute également l'effort mental qui est également exigé. Il pourrait nous entretenir des difficultés, pour certains, de mettre au repos cette petite souris qui trotte parfois à une vitesse folle dans notre tête, celle qui parfois nous amène à l'épuisement physique et mental.

Il arrive, dans le va-et-vient du quotidien, que certaines choses soient négligemment mises de côté, qu'on évite d'y faire face parce qu'elles sont douloureuses. Au lieu d'y consacrer le temps et les efforts nécessaires et se permettre de prendre soin de la plaie, on retarde la guérison, on se cache derrière des responsabilités et des devoirs, des engagements et des nécessités, on croit à tort que le temps arrange tout. Puis, plusieurs lunes plus tard, alors que le temps nous a marqué de sa main, nous nous retrouvons seul, dans un quotidien lourd, pris entre quatre murs dont on a exclu toute vie qui pouvait nous rappeler la douleur, une maison vide remplie d'oubli, mais où la plaie toujours ouverte appelle au secours.

Lors d'une soirée Alanon*, la voix d'un homme écorché par la vie s'est frayé un chemin en moi. Il parlait d'une voix à la fois tremblante et pleine de force. Il traçait avec peine le parcours de son adolescence, son corps mince comme pris dans une armure d'acier trempé. Il s'arrêtait parfois pour se forcer à prendre de l'air, comme si à tout moment, il criait: "oui, je veux vivre", et ce malgré la douleur qui l'habitait. Son passé pouvait bien l'avoir déchiré, aujourd'hui, le présent lui permettait de trouver le chemin de la guérison; aujourd'hui, peu importe l'effort à fournir, le chemin étant maintenant tracé, il n'en tenait qu'à lui d'accéder à une vie où il retrouverait enfin la capacité de respirer à pleins poumons tout en portant son regard sur le passé.

Son message en était un de foi : à toutes les rencontres Alanon où ses pas le menaient, qu'il y partageait son vécu avec d'autres, qu'il y parlait de sa douleur, qu'il y laissait entrer le message de ces gens ayant vécu des choses semblables aux siennes, dès cet instant, il se sentait mieux, la douleur diminuait, et il sentait qu'il acceptait enfin de vivre. Aujourd'hui, peu importe la ville où il se trouve, il se rend dans une rencontre Alanon afin d'y rencontrer l'autre, cet autre par qui il apprend à mieux se comprendre et à mieux vivre le présent.

John Donne déclare en 1617: «No man is an island, entire of itself... ». Nul n'est une île... et le partage est d'une grande richesse.

Pourquoi l'écureuil? Il a été l'élément déclencheur du blog d'aujourd'hui. C'est dans l'immobilité que j'ai réussi à en capturer toute la beauté.

mercredi 8 février 2012

Y croire malgré tout

La vie nous place parfois dans des situations où toutes les portes semblent fermées, toutes les issues semblent avoir été bloquées, on piétine dans le noir, on a l'impression que demain sera une copie conforme de la journée d'aujourd'hui -ou peut-être pire -mais certainement pas mieux. On s'imagine trop rapidement qu'il n'y a pas d'espoir, on se décourage; l'espoir qui hier semblait nous habiter vient de trébucher sur un caillou, manque d'air, s'éteint.

Confiné dans des émotions et des idées qui nous enlisent malgré nous dans un paysage plutôt gris, un effort est requis pour faire une brêche dans cette lourdeur. J'imagine les pals d'un ventilateur de plafond qui tourne dans un sens depuis un certain temps. On exige de mettre le ventilateur à la position arrêt avant de modifier le sens de leur rotation.
Alors, ne rien forcer. Sans doute est-ce le premier pas.
Puis, c'est l'effort d'ouverture.

Des mots proviennent de l'extérieur, des mots sensibles et vivants, des mots d'espoir et de force. Au bout de ces mots, des personnes qui ont un vécu semblable au nôtre, des personnes qui, un jour ou l'autre, ont eux aussi été fragilisées par les événements qui ont traversé leur vie. Nous sommes faits de la même terre. Il y a des hauts et des bas pour chacun de nous.

Prendre une longue inspiration, tourner le regard et voir ces mains tendus, ces bras ouverts; sortir dehors, puis expirer... lentement... et prendre conscience de toutes ces beautés qui nous entourent et qui sont, aussi petites soient-elles, de réelles bouées de sauvetage qui se présentent à nous à chaque instant. Il ne reste qu'à les accueillir en nous et de nous laisser envelopper de cette douceur, de cette clarté, de ce bon qu'on nous propose.

Le beau, le bon et le doux sont là, ils frappent à la porte.

dimanche 5 février 2012

Une trace de douceur
















Nous naissons vieux et moulés comme la montagne... Une grande poète du Québec, Rina Lasnier, décrivait en ces mots la force, mais également le poids de cet héritage de nos parents, de tous ceux qui nous ont précédés. C'est un passage qui peut nous sembler, à primes abord, lourd et même non approprié en ce qu'il unit naissance et vieillesse. Pourtant, hier, alors que nous étions réunis en l'église de St-Germain-de-Grantham pour dire au revoir à tante Jeanne, que tous les enfants la suivaient vers l'avant de l'église, alors qu'on entendait le chant d'un ange, j'ai croisé le bleu regard de la petite Maëlli dans les bras d'un cousin ou d'une cousine, je suppose, - certaines choses perdent de leur importance lorsque nos yeux croisent ceux d'un enfant - et il me semble avoir saisi toute la beauté contenue dans ces mots.

Combien de fois me suis-je retrouvé dans la montagne, en randonnée, à suivre des sentiers empruntés par des milliers de personnes chaque année, à m'arrêter sans cesse attiré par une feuille, un champignon, une teinte de mousse, une brindille, un ruisseau, un écureuil, un rayon de soleil qui s'est frayé un chemin entre les branches? Combien de fois, c'est dans la montagne que je prenais enfin le temps de respirer et de refaire mes force.

Ceux qui partagent nos vies, par les mots qu'ils nous adressent jour après jour, par l'affection qu'ils nous témoignent, par les caresses dont ils nous enveloppent et l'amour qu'ils versent sur nous à chaque regard qu'ils posent sur nous, nous tracent, nous transforment, nous gravent de ce qu'ils portent en eux de plus riche. Nous sommes des montagnes tracées par toutes ces personnes qui traversent nos vies.

Grand-Maman Jeanne, tante Jeanne, Jeanne, Maman, a laissé sa trace en nous, une trace toute en douceur et nous sommes tous, aujourd'hui, plus beaux, plus grands et plus forts de l'empreinte de ses pas en nous.

"Nous ne sommes fait que de ceux que nous aimons et de rien d'autres."
Christian Bobin