vendredi 13 novembre 2009

Le ciel du Grand Nord

Kuujjuaraapik
aussi appelé Poste-de-la Baleine, Whapmagoostui, Great Whale River.
Octobre 2009
Étrange est l'émotion qui me vient lorsque je regarde cette photo que j'ai prise le mois dernier. On pourrait croire, comme on l'affirme régulièrement dans les journaux, que ces sombres nuages réflètent le quotidien des jeunes du Nunavik. Il faut vivre ce quotidien pour découvrir toute la beauté qui se cache derrière, toute la lumière des regards, les rires des enfants qui s'amusent, se chamaillent et vibrent à l'air frais du Grand Nord. Les problèmes sont réels et des solutions doivent être trouvées, des programmes mis en place, des rencontres sont nécessaires...mais au quotidien, derrière les sombres nuages, je sais et ils savent qu'il y a du doux et du bon.

mercredi 11 novembre 2009

Deux façons d'envisager la vie

Une âme délicate est gênée de savoir qu'on lui doit des remerciements,
une âme grossière, de savoir qu'elle en doit.
F.Nietzsche

La photo est celle de deux jolies petites filles du Nunavik. Elles allaient retouver leur soeur. Elles forment les premières triplées Inuit du Nunavik.


lundi 9 novembre 2009

État brute

Baie d'Hudson, Kuujjuaraapik, Octobre 2009

mardi 3 novembre 2009

Beautés d'automne



"L'automne est le printemps de l'hiver", disait Toulouse-Lautrec

mardi 20 octobre 2009

La beauté en plein vol

Quand je cesse de m'émerveiller, c'est que j'arrête de croire en la vie.

mercredi 7 octobre 2009

Enlacés


La nature nous offres des scènes d'une telle sensualité...

vendredi 2 octobre 2009

La lumière dans tes yeux


Il y a des yeux qui reçoivent la lumière et il y a des yeux qui la donnent.


Paul Claudel

jeudi 17 septembre 2009

Faire un voyage?

C'est sur mes deux pieds que je le fais...avec mes cinq sens.

mercredi 16 septembre 2009

Ajoutons une teinte

Pourquoi ne pas colorer cette journée et la rendre toute spéciale.

Cette journée ne reviendra pas.

vendredi 11 septembre 2009

Il suffit parfois de si peu

Je ne dis pas non au TOUT...
mais parfois,
et même souvent,
le PEU sait comment entrer en moi
et me réjouir.

Il me faut simplement être disponible
et prêt à me laisser toucher
pour mieux
regarder,
ressentir,
apprécier.

jeudi 27 août 2009

La beauté dans le mouvement


Le mouvement donne une telle beauté à l'être.
Photo prise à La ronde, Montréal, juillet 2009.

mercredi 12 août 2009

Créations de la nature

Mont St-Bruno, juillet 2009
Parfois la nature se charge presque de tout.
Elle nous présente ses plus belles oeuvres.
Il ne nous reste qu'à prendre le temps
d'admirer.
D'accord, je l'avoue, je l'ai un peu modifiée.

mardi 11 août 2009

...et ça tourne...


Le retour au travail est rapide...le temps semble filer à toute vitesse...
Pas de panique!
Une chose à la fois.
C'est comme pour la photo: une chose à la fois.

vendredi 24 juillet 2009

Ce côté sombre qui éclaire

J'étais allongé sur la table avec quelques aiguilles sur le corps. Dr. Han - c'est notre acupuncteur- disait qu'il allait prochainement visiter le Musée d'art moderne de New-York et voir les oeuvres d'Ensor. Avant d'aller rejoindre un autre patient, il me dit: "le sombre est également précieux".

J'écris depuis janvier sur ce blog et jamais je ne m'étais attardé au sombre dans ma vie. Plutôt m'en éloigner par ce blog. Or, dans nos vie, le sombre et le clair marchent main dans la main. Soleil et lune, fort et faible, lent et rapide, l'ancien et le moderne, le ying et le yang...l'équilibre est nécessaire. J'oserais même dire salutaire. Combien la terre à soif après plusieurs jours de soleil aride? Combien nos corps ont besoin de soleil après plusieurs jours de pluie? Le passage dans le sombre devient un moment permettant de découvrir les multiples facettes du clair.


Le sombre apporte une compréhension du monde totalement nouvelle. Qui de nous n'a pas rencontré quelqu'un qui, ayant traverser des jours sombres, s'est transformé? Le sombre possède un potentiel incroyable. Certaines personnes vont même jusqu'à provoquer des situations afin d'avoir à relever les défis qu'offrent le sombre. Je ne crois pas être de ce nombre. Cependant, aujourd'hui, je témoigne de la valeur du sombre dans ma vie. Si demain m'apporte du sombre, j'essairai de lui porter un regard différent, je le prendrai à pleines mains, car le sombre fait partie de mon précieux.

Prendre

mardi 23 juin 2009

Rencontre

Ce matin, j'ai rencontré un homme de 69 ans, docteur, acupuncteur, artiste et collectionneur. Je l'écoutais parler avec la passion de celui qui mord dans la vie, le regard de celui qui a côtoyé la mort. Ses mains portent une douceur empreinte de respect, respect de l'humain en tant que présence divine. Ses propos dénonçaient la cruauté et l'injustice perpétrées dans certains pays où les droits humains ont été et sont encore ignorés. Son souffle est enflammé par le désir d'améliorer le sort des gens qui l'entourent. Ses gestes quotidiens d'acupuncteur procurent un soulagement à la douleur physique, ses paroles invitent à refuser l'injustice afin de soulager la douleur humaine.

Nos rencontres ne sont pas des coïncidences. Elles répondent à un besoin d'équilibre.

mercredi 17 juin 2009

Audace et créativité

On a tous des modèles dans la vie. Que ce soient nos parents, un enseignant, une tante, un ami, il arrive que quelqu'un traverse notre vie et nous marque par un geste qu'il a posé, une parole qu'il a dite ou qu'il nous a adressée. C'est parfois une critique constructive, parfois aussi une manière de faire les choses d'une manière admirable.

Ce matin, Lyne me fait venir devant la porte arrière et me dit: "Regarde!!" Cet écureuil avait trouvé le moyen de grimper sur la mangeoire à oiseaux, de s'agripper avec ses pattes arrières, et de manger les graines de tournesol avec ses pattes avant en se laissant pendre dans le vide, tête vers le bas. Il a fait la même chose sur l'autre mangeoire.
Ce matin, cet écureuil m'a montré qu'avec un peu de créativité et certainement beaucoup d'audace, nos limites ne sont plus celles que la vie semble nous imposer. Pourquoi devrait-on se limiter à ce qui a toujours été fait? Mes limites sont celles que je m'impose. Si j'ouvre la porte, je suis capable de bien plus que je ne le crois.
Ce matin, c'est un écureuil qui m'a fait la leçon. Allez, fonce, ne crois pas seulement à ce qui existe. Innove, fabrique, dépasse-toi! Apprends, mais ne te limite pas à ce que tu as appris, utilise tes nouvelles connaissances afin de dépasser tes limites. Sois fou ou folle. Observe et améliore. Ce n'est pas parce que ça n'existe pas que ce n'est pas possible, au contraire: ça n'existe pas simplement pour te permettre de faire fonctionner tes méninges pour éventuellement lui donner vie.

mardi 16 juin 2009

Une porte ouverte à l'intérieur de soi

Certaines choses nous frappent de plein fouet, nous donnent la chair de poule, nous font entrer dans le bonheur, nous permettent de goûter au plaisir de vivre; ces choses ne sont pas innocentes, loin de là. Elle pénètrent en nous comme si elles en connaissaient les moindres recoins, les passages les plus étroits: impossible de les arrêter, elles possèdent les clés de chacune des portes à l'intérieur de nous. Le temps nous apprend à accepter leur existence et les émotions qu'elles font naître.

jeudi 11 juin 2009

Croire en l'autre












Il y a probablement des vies qui débutent dans le noir, dans l'absence, dans la méfiance. La mienne a débuté dans la confiance, une confiance dans ce que la vie m'apportait, dans les liens qui s'établissaient, une confiance semée dans l'amour et dans les sourires de mes parents, dans une main forte et sécurisante qui tenait la mienne. Avancer avec confiance, croire en soi parce que la présence de l'autre, solide et rassurante, nous invite à avancer sans peur. Faire ses premiers pas dans ceux d'un autre. Puis apprendre à se faire confiance.

Devant un obstacle, un défi, nous sommes tous seuls. La manière de réagir devant la difficulté, cette réponse de notre organisme, dépend de cette confiance que l'on possède ou non. Puis, tôt ou tard dans la vie, la confiance est déstabilisée par un événement. Dès lors prend place le doute. Est-ce nous qui avons failli ou est-ce l'autre? Nous avançons désormais ce mélange de doute et de confiance, en soi ou en l'autre; et lorsque la vie nous amène un jour à douter ainsi de soi ou de l'autre, un travail exigeant est nécessaire afin de pouvoir retrouver cette confiance.

Hier, j'étais à la collation des grades de nos étudiants du collégial. Tous les mots prononcés lors de leurs discours parlaient de la confiance dont ils avaient été enveloppés tout au long de leurs études, une confiance transmise par les parents et amis . Ces jeunes semblaient grandis de cette confiance qu'on avait à leur égard. La confiance en soi trouve souvent sa source dans la confiance dont les autres nous couvrent.

Que ce soit la confiance d'une femme qui fait route avec un homme qui se bat avec l'alcoolisme, que ce soit la confiance du parent qui regarde son jeune en difficulté à la veille de terminer ses études secondaires ou celle en son enfant qui vie sa première rupture amoureuse, que ce soit la confiance d'un mari envers les compétences de son épouse afin qu'elle réalise ses projets ou que ce soit la confiance d'une épouse dans la fidélité de son mari, toute confiance est fondée sur l'intégrité de l'autre. L'autre est ce qu'il est. L'acte de confiance nous appartient. Il n'est pas sans risque, mais il est porteur d'avenir.

Sachant qu'on ne peut transmettre que ce que l'on possède, à partir du moment où nous mettons notre confiance en l'autre, TOUT devient possible pour soi et pour l'autre; l'on devient des vases communicants, l'autre se bâtit une confiance à même la nôtre jusqu'au jour où la sienne est si solide qu'il peut, à son tour, la transmettre à quelqu'un d'autre.







La confiance libère.

lundi 8 juin 2009

Présence

Hier, mon père disparu il y a deux ans se tenait à mes côtés.
Pendant que je travaillais à l'extérieur dans le jardin, il était là.
Il était le même que dans mon dernier souvenir de lui.
Il souriait, c'est tout.

Ce matin, il est encore là.

jeudi 4 juin 2009

Je ne me sens bien vivre qu'en marchant

C'est une phrase célèbre d'André Gide. Une phrase qui m'est restée dans la tête depuis ma dernière année à l'université il y a de cela...20 ans. Je ne me sens bien vivre qu'en marchant: cette phrase résonne en moi comme une pure vérité, elle invite à l'action, elle montre combien il nous est indispensable d'agir, de faire, de créer, d'être dans le mouvement. Certains sont tellement dans le mouvement qu'il faut les arrêter, d'autres sont dans l'inertie et bénéficieraient d'un bon -q-3tn-qdans le m^frt,. .

Vaincre l'inertie n'est pas chose facile. Que ce soit dans les sports, en physique ou simplement lorsqu'on prend une résolution, se mettre en mouvement est probablement la chose la plus difficile à faire....le plaisir et la satisfaction viennent pas la suite, lorsque le mouvement est enclenché, lorsque nous sommes en marche, l'action devient danse, le mouvement devient fluide, et des résultats se dévoilent subitement. Il faut rester dans le mouvement pour ce qu'il apporte. Lorsque l'inertie est vaincue, c'est le mouvement lui-même qui porte l'action, nous sommes portés par notre propre action, un peu comme une bicyclette qui dévale une pente sans effort.

Paradoxalement, j'étais pris dans un embouteillage en revenant du travail et j'ai été obligé d'avancer à un rythme lent qui m'était imposé. Je suis arrivé à la maison avec une lourdeur dans les jambes comme si j'avais passé la journée à transporter des caisses de livres. J'ai soupé avec peu d'appétit, j'ai passé la soirée à faire peu, vidé: on avait ralenti ma cadence sans préavis. La vie nous déstabilise parfois; des événements viennent perturber notre rythme de marche. Ces moments sont là pour nous faire réaliser à quel point, parfois, nous sommes cadencés et réglés dans notre quotidien. Il faut croire que la vie prend toutes sortes de moyens pour nous inculquer ses savoirs. Que le mouvement soit lent ou rapide, là n'est pas le problème. Je crois qu'il est essentiel d'apprendre à vivre ces différents rythmes, de saisir cette occasion pour voir, sentir, respirer et avancer autrement.

Je suis prêt pour le prochain embouteillage sur l'autoroute métropolitaine....à moins que je commence à prendre ma bicyclette pour aller au travail? La terre qui m'envoyait un message?

mercredi 3 juin 2009

Prendre le temps

Chaque jour qui passe en est un de plus qui me permet d'apprécier tout ce que j'ai. Ce sentiment qui m'habite, celui de posséder grandement, est probablement lié au fait d'avoir vécu dans une famille où la religion prenait une grande place. Les paroles d'amour de Jésus et tout ce qu'il avait fait semblaient là, présent, à toutes les semaines. J'ai toujours eu le sentiment que je devais remercier pour ce que je possédais. Il existe de nombreuses façons de remercier, celle que j'ai apprise, c'est celle du don de soi en offrant du temps à l'autre. J'ai toujours cette image de ma mère qui offre son temps à mon père en l'écoutant parler de son travail. Je crois que c'est dans cette potion magique que je suis tombé lorsque j'étais enfant (et je ne suis pas le seul dans la famille).

Nous avions un petit magnolia devant la maison qui, entouré d'une haie et d'une épinette, ne semblait pas réellement se plaire chez nous. Il y a quelques semaines, Lyne m'avait appelé au bureau et m'avait proposé d'offrir notre magnolia à nos voisins d'en face. Elle est allée voir la directrice du centre de jour qui fait face à notre maison. Le centre Oméga a pour but d'offrir du soutien pour les gens ayant subi des traitements psychiatriques. Elle lui a demandé s'ils désiraient avoir un magnolia pour apporter un peu de fraîcheur sur leur terrain, en avant de la façade, et bien entendu, la directrice était très heureuse de cette proposition. Hier soir, au souper, Lyne me demande si ça me disait d'aller planter le magnolia chez nos voisins. Son fils me dit alors en blaguant: "Tu aurais pu prétexter un mal quelque part pour ne pas y aller." Ça fait réfléchir une remarque de ce genre. Pour moi, faire un trou pour planter cet arbre, c'était une activité, c'était aussi l'idée de donner quelque chose de beau, d'embellir un lieu où des gens apportent du support à des gens dans le besoin. Lyne est allée arroser le magnolia un peu plus tard. On le regardait et il était nettement plus beau à cet endroit. C'était un geste dont nous allions profiter. En éloignant notre arbre, en l'offrant, on se permettait de mieux l'admirer. Ça me fait penser à ça le don. On donne pour soi. On donne et ça nous revient. C'est toujours ainsi le don. C'est presqu''égoïste le don. Comment se fait-il que nous n'ayons par réussi à transmettre ce besoin de donner à nos enfants? Chez d'autres, il semble pourtant si facile et présent.

Quand on aime, il me semble que c'est facile: on rend service, on donne de soi, on offre du temps... et on a pas besoin d'attendre d'être au paradis pour que ça nous revienne au centuple...ça fait du bien à l'instant même où l'on est dans le geste.

mardi 2 juin 2009

La main de mon père

La photographie noir et blanc tient dans la paume de ma main. Ses bords sont dentelés comme ceux d'un petit gâteau sec. Elle a été prise en 1951. J'ai donc trois ans. Je porte une barboteuse dont l'élastique me gêne et que je tire pour l'assouplir. Ma main gauche tient la main de mon père. Il est vêtu d'une chemise d'été et d'un short long. Nous sommes sur un chemin de campagne. Nos regards portent au loin dans la même direction et nos visages, moitié intrigués, moitié soucieux, ne cherchent à plaire à personne. Quand j'ai montré cette image à ma mère, elle s'est exclamée: " Dans ces années-là tu étais tout le temps avec ton père, tu ne le quittais jamais." J'ai pensé, sans le lui dire, que c'était encore le cas et qu'il fallait bien plus que la mort pour desceller ces deux mains calmement refermées l'une sur l'autre. Certes, quelque chose a bien changé, et si une photographie pouvait être prise aujourd'hui, avec une pellicule assez sensible pour être impressionnée par l'invisible, elle montrerait les mêmes personnes se tenant par la main, mais ayant échangé leurs tailles: je suis à présent l'homme mûr qu'était mon père, et lui a l'âge que nous donne la mort quand elle nous irradie de son innocence, à quelque instant qu'elle apparaisse: deux ou trois ans, guère plus et peut être moins.

Tiré du livre Ressusciter de Christian Bobin

lundi 1 juin 2009

Ton amitié

Dans nos vies, nous sommes entourés de diverses personnes avec qui nous faisons route: nous avons des collègues de bureau avec qui l'on entretient des relations....de bureau, et il arrive que certaines de ces relations deviennent plus significatives et enrichissantes; nous avons des voisins avec qui les rapports peuvent être faciles et cordiaux ( ou ternes et décevants...comme avec le mien actuellement); il y a les membres de notre famille qui apportent cette présence si sécurisante; nous avons aussi, quelquefois, un grand amour avec qui l'on s'engage et avec qui l'on fait route au fil des jours gris et rose de notre quotidien, un amour qui, ultimement, fait vibrer tout ce que l'on est; puis il y a cet être qui est là, hors zone, une présence ayant un regard sur notre vie comme nous en avons un sur la sienne, un lien tout en profondeur, une personne avec qui l'on partage une aspiration commune, un ami, une amie.

Lorsque j'ai quitté ma ville natale pour aller étudier en Alberta, je n'aurais jamais cru que j'allais perdre mes amis. J'ai bien essayé d'écrire, de garder contact, de conserver ces liens qui s'étaient tissés tout au long de mon adolescence, c'était peine perdue. Les quatre années passées dans cet ailleurs ont vite fait de meubler l'espace que je croyais occuper dans la vie de ces gens. Pourtant, je me rappelle que je passais pratiquement tout mon temps avec ces copains, ma deuxième famille. Dès que je le pouvais, j'allais les rejoindre, la porte n'était jamais fermée à l'idée de faire une activité ou une autre ou de jaser de ce qui nous préoccupait. Mais peut-être existe-t-il différents genres d'amitié? On dit qu'on ne force rien en amitié, pas plus qu'en amour. Si l'amitié existe, il passera le temps.

Au cours de notre vie, on fait des rencontres, on établit des contacts, on passe du temps avec des gens, des copains, on échange, on s'amuse, on fait des folies, on se repose...puis, il arrive qu'on rencontre une personne avec qui les échanges sont non seulement plus profonds, ils sont plus vrais. Les aléas de la vie nous amènent à vivre toutes sortes de situations tristes ou heureuses, des moments de détresse, mais aussi des moments de grand bonheur. Pouvoir partager ces sentiments avec un être qui fait route sur un chemin parallèle, pouvoir échanger, mais surtout grandir par ces paroles tantôt rassurantes, tantôt stimulantes. Retrouver dans les paroles de l'autre une sagesse qui saura nous aviser d'un possible écueil, lui rappeler qu'elle possède en elle cette force d'amour capable de vaincre toute difficulté. Un partage, c'est sur un simple partage que repose l'amitié et sur cette expérience de paix où il n'y a rien à prouver, simplement un dialogue, une parole, un silence. C'est ce sur quoi repose notre amitié. C'est bon de te savoir là!



jeudi 28 mai 2009

Le bien qui arrive jusqu'à nous

Depuis que Papa est parti, il y a une partie de moi qui perçoit la vie autrement; c'est peut-être lui qui me dit de mieux goûter à la vie pendant qu'elle est là. Plus je vieillis, plus je me rapproche de l'âge de ma mort selon les données statistiques, il semble que je ressens avec une intensité nouvelle ce qui se présente à moi, TOUT ce qui se présente à moi.

Depuis près de dix ans, j'ai développé une amitié avec un couple. Récemment, j'ai su que ça n'allait plus, l'un était déçu de l'autre et, pour des raisons qui me sont inconnues (on ne connaît d'un couple que ce qu'ils ont bien voulu nous dire), il ne lui en a rien dit. Je peux comprendre qu'il soit difficile d'aborder certains sujets, on ne veut pas mettre l'autre sous pression, on ne veut rien bousculer par peur de créer des tsunamis. Parfois, on n'ose pas pour la simple raison que la vie ne nous a pas appris, elle ne nous a pas permis de traverser une situation où tout s'est amélioré par l'expression de la vérité, par le simple fait de dire ce qui nous habitait, sans crainte, avec dans le coeur le désir de faire avancer la relation, de la rendre encore plus satisfaisante. Je ne peux apporter du bon dans mon couple si je ne suis pas satisfait. Si je demeure silencieux ou si l'autre refuse de m'entendre, dans les deux cas, le couple court vers sa rupture. La vie me l'a appris. Dans ma relation avec Lyne, la parole est précieuse, tout autant que l'écoute (et par écoute, je parle de cette intelligence émotionnelle qui permet de savoir écouter le coeur de l'autre).


J'ai été envahie d'une grande tristesse d'apprendre ce qui a entraîné cette rupture. Toute rupture est difficile. Je peux imaginer les émotions qui les habitent l'un et l'autre. Dans le brouillard des émotions négatives, il devient nécessaire et essentiel de laisser entrer la lumière. Cette lumière, elle se retrouve dans les paroles d'amis, dans ce contact humain qu'il faut continuer d'établir et en apprécier la valeur; la lumière se trouve également dans ce qui nous entoure et nous est offert pas la nature, toutes ces beautés qui nous accompagnent quotidiennement, la lumière, c'est aussi et surtout notre propre personne. Que deux personnes n'aient pas réussi à trouver le chemin du bonheur à deux ne signifie en rien qu'ils doivent mettre un terme en l'idée de toute autre relation, leur propre valeur est encore, et sera toujours, bien présente. Toute l'énergie, la créativité, l'intelligence, la beauté, le coeur, la sensibilité que chaque individu possède continuent d'exister et de vibrer en eux malgré tout ce qui peut avoir été vécu et c'est bien ce qui est merveilleux. L'autre ajoute à notre vie par sa présence, il n'ajoute rien de plus à ce que nous sommes en tant qu'individu unique. Après son départ, nous existons totalement, entièrement, grandi de son passage dans notre vie et de ce qu'il nous a permis de vivre (que ce vécu soit positif ou non). Nous nous retrouvons donc, après ce départ, avec toutes ces beautés que nous possédions avant que cette personne n'entre dans notre vie....prêt à accueillir le bien que la vie a à nous offrir.

mardi 26 mai 2009

Être présent à l'autre

Quelqu'un m'a envoyé ce petit film de 5 minutes. C'est un film grec réalisé en 2007. Il y a des sous-titres en anglais.

Je ne peux m'empêcher de vous recommander de le regarder. Un beau film à propos du précieux dans notre vie.

http://www.youtube.com/watch?v=mNK6h1dfy2o

lundi 25 mai 2009

La sincérité

Nous vivons dans un monde de vitesse. Il y a peu de journées où je ne me vois pas courir après le temps, où je ne me retrouve pas sur l'oreiller essoufflé par ces aller-retour, ces "il faut faire" et, de plus en plus, ces "j'ai oublié de faire " - la vieillesse commence déjà à m'extirper des petites parcelles de temps. Nous vivons aussi dans un monde d'images, un monde où l'apparence et même l'idée que l'on projette passe avant notre vraie nature, passe avant qui on est vraiment. À quoi bon se compter des histoires, nous sommes ce que nous sommes, avec nos défauts et nos qualités, avec nos actions passées, bonnes ou mauvaises, avec nos rides et nos sourires, avec nos yeux rouges d'avoir trop pleuré ou d'avoir trop ri. Je suis ce que je suis et mon présent s'appuie sur mon histoire, un passé dont j'essaie de tirer le meilleur, dont j'essaie d'extraire une certaine sagesse dont je pourrai me servir dès maintenant, dans mon futur qui se construit à chaque minute qui se présente à moi, avec chaque choix que la vie me propose...et ces choix déterminent qui je deviens. Je ne peux rien changer à ce que je suis présentement, mais je peux beaucoup sur ce que je deviens. Pour chacun de ces choix, je choisis la sincérité avec tout ce qu'elle apporte de force, mais aussi de risque... et si je dois courir et m'essouffler, c'est dans la sincérité que je le serai. La sincérité, c'est la force dans l'engagement envers soi. C'est la sincérité qui apporte à l'âme cette légèreté, ce souffle si indispensable.

"La sincérité est un perpétuel effort pour créer son âme telle qu'elle est"
Jacques Rivières

jeudi 21 mai 2009

Toujours unique

Prendre une photo, saisir le caractère unique des choses et des êtres qui nous entourent. En musique, il est possible de produire des sons, agencer des notes de musiques contenuent dans une gamme ou plusieurs; mais ces notes ont déjà été entendues...un compositeur doit parvenir à livrer un agencement original et nouveau afin de penser créer.



En photo, la situation est totalement différente car tout est toujours en mouvement, en évolution, en transformation. Il existe une infinité de possibilités, de teintes créées par le sombre et le clair des jours, par la présence ou non du soleil, les nuits et les jours et le cycle des saisons... Je trouve tellement excitant d'avoir accès à tant de possibilités.

Les mots des autres

Il y a des moments où, l'essentiel, c'est de se retirer, de prendre une distance, de s'éloigner pour mieux voir, mieux comprendre ou simplement se permettre de reprendre notre souffle. Lorsqu'un de ces moments survient, je prends le temps de bien terminer ce que j'ai à faire pour ne pas sentir de pression extérieure non nécessaire, puis je pars, je glisse mes yeux dans les pensées d'un autre, dans ses histoires, dans des lieux souvent inconnus, je m'ouvre à la découverte, j'entre dans un autre monde et mon présent devient instantanément celui d'un autre...et je me laisse prendre par la vie des autres.

Plus tard, lorsque mes yeux quittent ces mots, mon coeur à retrouvé son rythme de croisière, il bat une musique plus agréable et je suis fin prêt à poursuivre ma route.

mercredi 20 mai 2009

Le plus précieux


Lorsque je vais chez ma mère, j'en ressort souvent avec des idées nouvelles, souvent avec une connaissance nouvelle de la vie, chose certaine, je reviens à la maison avec la tête en réflexion.

L'autre soir, nous discutions de choses qui lui faisaient du bien. Elle disait: "Ne me parle pas d'aller faire un voyage, ça ne m'intéresse pas. Peut-être allez chez ma soeur à Québec pour y passer quelques jours, ça me fait du bien. On parlait aussi de l'exposition qui doit avoir lieu dans l'immeuble. Les résidents peuvent présenter leurs oeuvres et même les vendre s'ils le désirent. Ma mère disait qu'elle ne voudrait pas vendre, qu'elle voudrait plutôt les garder pour les offrir à ses enfants un jour. Je lui demande alors: « Pourquoi est-ce que tu ne continues pas à peindre, tu aimais ça peindre? » Elle m'a répondu qu'elle aimait la peinture, mais que ce qu'elle aimait encore plus, c'était de pouvoir se retrouver en compagnie de ses amies résidentes, ces femmes avec qui elle parle au jour le jour, soit au cours d'une activité, soit dans le corridor, soit au café. Elle poursuit en disant que si elle peint, elle devrait se limiter à l'espace de son appartement, à cette solitude, et ce n'est pas ce qui la remplit présentement. Elle a besoin de ce contact avec ces femmes. Elle aime organiser des activités, elle aime le regard que ces femmes posent sur elle, elle se sent vivante et pleine d'énergie. C'est ça son précieux.
Probablement qu'à différents moments de notre vie, le précieux prend différentes formes.


La fin de semaine dernière, la longue fin de semaine de la fête des Patriotes, Lyne et moi avons fait des travaux sur le terrain. Je lui avais dit, le vendredi, que je prendrais lundi matin juste pour moi: je voulais aller prendre des photos. Le dimanche soir, je me suis dit que ce serait agréable d'inclure ma fille et son bébé dans ce moment précieux. Je sais qu'elle aime bien prendre des photos et qu'elle a l'oeil. C'est ce qu'on a fait: voyez le résultat. Ce sont ses photos.








































jeudi 14 mai 2009

Regardez-moi

Quand on s’arrête à l’aspect éphémère de toutes ces choses qui nous entourent, notre relation à celles-ci risque de changer drastiquement. Il en va de même pour chaque situation qui se présente à nous. Chaque situation que nous vivons, au jour le jour, au travail, à la maison, sur la rue, dans le métro, avec nos enfants, nos amis, sont uniques en ce sens qu’elles ne reviendront jamais de la même manière, elles ne se représenteront plus à nous de la même manière, puisque nous aurons nous-mêmes changé depuis.

L’eau de la rivière, celle qui s’offre à notre regard à 9h02, n’est plus la même à 9h03, elle est unique au moment ou mon regard se pose sur elle et unique à nouveau quelques instants plus tard. Si j’aborde chaque jour avec l’idée que toute situation qui m’est donnée de vivre, chaque être que je rencontre, chaque texture que je touche, chaque couleur que je perçois, chaque regard que je croise, chaque sourire que je retourne, chaque parfum qui s’infiltre en moi, chaque inspiration et chaque battement de mon cœur sont uniques…rien n’est plus pareil, tout vaut la peine d’être vu, entendu, senti, compris, touché, apprécié, perçu, contemplé et aimé.

mercredi 13 mai 2009

Le précieux...la précieuse






Ais-je besoin de dire que ma vie a changé depuis que Zoé y est entrée?

Il me semble qu'elle y ajoute toute une fraîcheur.

Hier soir, Malika l'allaitait. J'étais assis juste à côté. Zoé buvait quelques gorgées et se retournait à chaque 10 secondes pour me regarder et me sourire...

C'est fou ce qu'un sourire d'enfant peut bouleverser une vie.

mardi 12 mai 2009

Bobin du matin - Aube

À quoi ça sert de lire. À rien ou presque.
C'est comme aimer, comme jouer.
C'est comme prier.
Les livres sont des chapelets d'encre noire, chaque grain roulant entre les doigts,
mot après mot.
Et c'est quoi, au juste, prier.
C'est faire silence.
C'est s'éloigner de soi dans le silence.
C.B.
Photo: Jardins Ciotola-Vachon

Bobin du matin - Aurore






"[...] nous ne sommes faits


que de ceux


que nous aimons


et de rien d'autre."


C.B.
Photo: Jardins Ciotola-Vachon

vendredi 8 mai 2009

Percer l'hiver

Il y a des matins où ça sent tellement bon!! Peu importe la saison, il y a des matins où, dès que je mets les pieds dehors, je suis totalement enveloppé d'un parfum, d'un genre de couverture de bien-être. Cette sensation ce matin était toute particulière, légère, comme si le jour se plaisait à déposer sur moi une multitude de petites caresses. J'aurais bien pu me rendre à ma voiture en vitesse et, en la faisant démarrer, me dire: "maudit, encore de la pluie"; ce matin, "il brumassait" et c'était une vraie merveille. Une bruine, une pluie tellement fine qu'on voudrait rester là, longtemps, la tête vers le ciel, les yeux fermés et se laisser caresser par les mains du ciel. J'entendais des oiseaux qui semblaient adorer leur réveil, déjà ils discutaient de plans qu'ils avaient pour la journée. J'aurais aimé n'avoir de plan que celui d'écouter chacune de ces gouttelettes se déposer sur mon visage. Durant quelques secondes, je crois avoir réussi à arrêter le temps afin d'admirer leur danse. J'en ai vu deux qui, bras dessus, bras dessous, se sont déposées sur mon pouce; au même moment, deux autres, se lançant des clins d'oeil, se sont mises à glisser le long de mon petit doigt; une plus jeune tenait d'une main le pied de sa soeur et semblait contrariée à l'idée d'arriver la première sur la paume de ma main. C'est fou ce qu'on peut voir lorsqu'on prend le temps de s'arrêter.

Percer l'hiver, c'est briser la glace, c'est déclarer la guerre à notre routine, à nos habitudes qui nous immobilisent dans cette manière passive de cueillir chaque jour. Il faut oser sortir de ce carcan que représente le quotidien des jours passés. Aujourd'hui, ça change. Je deviens actif, réceptif, et avant de partir, je prends le temps d'inspirer profondément et d'écouter attentivement ce que le jour me crie; avant de dire, je prends le temps d'écouter attentivement ce que contiennent les paroles qui sont sorties de la bouche de l'autre.

Il n'y a pas qu'une façon d'avancer. Je n'ai qu'une vie. J'ai envie d'innover et d'avancer d'une autre façon, d'avancer à ma façon.

mercredi 6 mai 2009

Relever des défis


C'est parce que j'ai conscience que je peux perdre,
que je vais gagner.

Ce matin, comme plusieurs fois par semaine, je me suis retrouvé sur le terrain de badminton face à un adversaire bien connu (il joue aussi souvent que moi). C'est toujours un grand défi pour moi que d'affronter ce joueur. Il arrive que je gagne, mais plus souvent qu'autrement, c'est lui qui a le dessus. C'est étrange, son assurance m'a toujours impressionné. Il arrive sur le terrain et frappe avec force et détermination, il frappe comme un gagnant. Il y a pourtant des jours où on sent que tout est possible (tout est dans la tête).
Aujourd'hui, dès que je suis arrivé dans le vestiaire, j'ai dit clairement : "je me sens en pleine forme". Je crois que je le disais plus pour m'encourager que pour l'intimider. Dès que j'ai mis les pieds sur le terrain et que l'on a commencé à se retourner des volants pour se réchauffer, j'ai senti que, non seulement j'avais de l'énergie, j'avais aussi une grande confiance en moi. Sans défi, je ne suis pas celui qui avance et qui peut se dépasser. Lorsque je sais que mes chances de succès sont minces, il y a un déclic qui se fait dans ma tête et je me sens invincible. Tant que je suis dans le défi, je sens l'adrénaline qui me porte et je flotte sur le terrain. Je sais que je peux tout.

Je crois qu'on a besoin de se lancer des défis dans la vie, de se mettre dans des situations où l'on a besoin de se surpasser. Je ne parle pas ici de situations de risque, de "Jackass", ou de se mettre en danger. Je parle de situations professionnelles (modifier sa façon de faire au bureau, préparer un atelier spécial afin de mettre à profit notre expertise dans un domaine), de situations de dépassement physique (faire une randonnée en montagne, s'inscrire à une course ou simplement devenir membre d'une équipe sportive et de s'engager à s'y donner à fond). En fait, toute situation qui nous sort de notre situation de confort à la maison et qui nous permet de vivre le dépassement de soi est positive.

Sans doute certains jeunes ados aiment bien se mettre dans des situations risquées sur le plan académique. J'espère bien qu'ils en sont conscients et qu'ils sauront remporter leur défi.

J'ai bien relevé le mien aujourd'hui: 5 parties gagnées, aucune défaite.

mardi 5 mai 2009

5 mai 2000

On a tous une journée marquante dans notre vie. On ne se souvient pas toujours de la date, mais on se souvient de l'événement, de l'occasion. Pour certains, tout est bien gravé, les moindres détails; pour d'autres, il n'y a que la sensation, le parfum, les teintes dont s'était coloré le ciel.

Ce jour-là, je me souviens, il faisait frais, un bon vent frais. J'étais revenu plus tôt du travail afin d'avoir le temps de passer sous la douche. C'est étrange comment certains gestes si communs peuvent prendre une grande importance dans certaines circonstances. J'avais le sourire aux lèvres et je prenais plaisir à sentir l'eau couler sur ma peau, mes sens dans un état d'éveil total.

Depuis plusieurs mois, nous nous étions écrit - bien que le mot " apprivoisé " soit plus adéquat -. Ces mots échangés que l'on attendait jour après jour assis devant notre ordinateur jusqu'aux petites heures du matin et parfois dès notre réveil, ces mots comme le livre de notre passé, des mots qui décrivaient nos désirs, nos craintes, nos espoirs et notre engagement avec toute la franchise qui puisse être. Nous nous croisions au service de garde de l'école alors qu'on allait reconduire ou chercher nos enfants. Un jour, j'avais mis ma main sur ta hanche alors que nous étions tous les deux penchés dans le cadre de la porte à parler à un éducateur. Je ressens encore aujourd'hui, simplement à y penser, toute la chaleur de ce premier contact. Rien n'avait encore été dévoilé de ce que nous savions profondément. L'authenticité de nos échanges présageait des liens forts, je n'en doutais pas. Nous étions deux âmes en intense communion.

J'étais allé te chercher chez toi vers 18h. Tout le quartier était parfumé de tes sourires. Te souviens-tu de ce que nous avons mangé? Je ne me souviens que de tes yeux rieurs, du plaisir que j'avais à t'écouter me dire, de la lumière qui émanait de tes paroles et de la chaleur qui nous enveloppait. J'étais à toi. Je n'étais pas amoureux : le terme " amoureux " respire en moi l'idée d'une rupture possible. J'étais à toi. Mon être tout entier le criait. Je le ressentais dans tous les vaisseaux de mon corps, dans tous les continents de mon coeur, je savais que mon coeur respirait au même rythme que le tien.

Quand nous sommes sortis du restaurant, nous sommes allés chercher nos laines polaires et les coupe-vent que j'avais laissés dans l'auto puis nous nous sommes dirigés vers le parc sur le bord du canal de Lachine. Tout avait été dévoilé. On s'est serré, nos deux coeurs qui débattaient si fort qu'ils semblaient vouloir éclater. On s'est planté face au vent, je t'enlaçais, tu avais le dos collé à moi. Il nous était impossible de nous embrasser : tout était trop intense. Nous être embrassés à l'instant même et nos corps se seraient embrasés sur le champ.
Nous sommes restés longtemps à marcher, à essayer de respirer normalement, à reprendre notre souffle. Et sous les regards du Christ, nous nous sommes serrés longtemps, très longtemps. Il était témoin de notre amour.
Je ne me rappelle plus de quelle manière nous sommes revenus chez toi, je suis certain que nous aurions pu voler, planer, flotter sans difficulté -peut-être est-ce ainsi que notre retour s'est passé?-. Je ne me rappelle pas notre premier baiser. Je me souviens cependant du bonheur qui m'habitait ce jour-là. Je me rappelle de la foi qui m'habitait, cette foi en nous, en ce qui profondément nous constituait. Je savais que ce chemin sur lequel je m'engageais avec toi allait m'apporter du bon et du doux, que cette route était ma route.
Sache qu'aujourd'hui, j'ai toujours aussi soif de toi.

lundi 4 mai 2009

Accepter ce qui est

Parfois, nous les vieux, on veut beaucoup. L'expérience nous a montré que c'est en visant haut que l'objectif est à porté de mains. Le temps nous a permis de comprendre, souvent dans l'effort, qu'il n'y a pas qu'un seul moyen d'atteindre nos objectifs, mais que l'effort soutenu appelle la réussite.

J'ai toujours été impressionné par les coureurs sur courtes pistes; les Bruny Surin de ce monde sont des modèles de tenacité et de persévérance. Que ce soit pour performer sur un 100 mètres ou sur 42,6 kilomètres, l'athlète doit se préparer, s'entraîner, permettre à ses muscles de s'adapter lentement à l'effort soutenu et, de temps à autres, pousser la machine à fond afin de vérifier ses résultats, ses performances, et modifier au besoin son entraînement afin de mieux performer. Nous faisons un peu cela dans nos vies. Nous tentons, tant bien que mal, de performer.

On lit tout ce qu'on peut sur l'éducation des jeunes, sur des façons de faire afin de les motiver, afin de leur donner confiance, afin qu'ils aient les meilleures chances de réussite dans la vie... Parfois, on veut tellement qu'on veut plus qu'eux-même. C'est là que ça ne va plus. La motivation doit venir de l'intérieur. Elle est intrinsèque. On peut encourager quelqu'un, mais la motivation prend naissance en nous et c'est en nous qu'elle prend racine. La motivation extérieure peut représenter un frein. De voir comment le désir de l'autre est grand et de voir la charge de travail qui est exigée afin de plaire à l'autre peut décourager.

Les progrès peuvent parfois être bien minimes pour nous et représenter un pas considérable pour l'autre. Chacun à ses lunettes. Il n'est pas évident de ses mettre dans les souliers d'un adolescent qui grandi, bouleversé par ses changements physiques et hormonaux, pressé par le temps qui le veut adulte à 18 ans peu importe sa préparation et par ses amis qui le désirent aussi fou et téméraire que possible.

Il faut parfois simplement enlever nos lunettes et accepter ce qui est, ce rythme qui n'est pas le nôtre, et ses pas, aussi petits soient-ils.

Accepter qu'il ne sert à rien de pousser... et les aimer, simplement, pour ce qu'ils sont: nos enfants.

jeudi 30 avril 2009

Butinage

Je suis dans le relecture d'un livre depuis quelques jours. En fait, j'y butine comme une abeille: je relis certains passages soulignés, je m'amuse à découvrir des beautés repérées il y a longtemps, des idées qui m'avaient transportées pour un temps, des paroles de sagesse dans lesquelles j'ai puisé, parfois, le réconfort nécessaire pour continuer d'avancer dans une direction ou pour modifier mon chemin. Nous avons tous à faire face à notre part de difficultés au fil des ans; mais tout est relatif et tout dépend de la manière avec laquelle on fait face à ces difficultés. Pour certaines personnes, à certains moments dans leur vie, tel événement peut représenter le plus terrible des drames et, pour un autre, un nouvel obstacle à franchir, un autre défi à relever, une épreuve à surmonter, un moyen de grandir.

J'aime m'approcher des choses, des petites choses, afin de mieux les regarder, de mieux les apprécier. Lorsque je parviens à les capturer en photo, c'est comme si je venais de découvrir une vérité. Quand un problème se fait trop grand, je dois procéder de la manière opposée, je dois me reculer afin d'avoir une meilleure vue du problème, une meilleure compréhension; puis tout à coup, je m'aperçois qu'il n'a plus le même aspect, qu'il n'est plus aussi GRAND. Je peux voir toutes ses ramifications, sa place dans ma vie. Demain, ça ira mieux.

Je me suis laissé emporté...je voulais, aujourd'hui, simplement écrire cette phrase d'Arnaud Desjardins qui m'a fait un clin d'oeil après souper:

"L'union d'un homme et d'une femme pourrait être une fête permanente de nouveauté et d'émerveillement, mais cela demande un coeur d'enfant joint à la pleine maturité d'un adulte capable de comprendre, d'agir, de donner et de recevoir.

mercredi 29 avril 2009

Journée d'action de grâce

Samedi dernier, je lisais dans La Presse, l'histoire d'un jeune garçon de 8 ans tombé dans l'eau après que la glace eut cédé sous ses pas. Il est resté sous l'eau durant 20 minutes avant que son cousin réussisse à le sortir de l'eau. Samuel était gelé, il ne respirait plus, son coeur ne battait plus et ses poumons étaient remplis d'eau. Des voisins accourent et tentent de le ramener à la vie avec les méthodes de réanimation cardiorespiratoires et, miracle, un hélicoptère médical survole justement les environs pour venir en aide aux victimes des inondations de la rivière Rouge. En moins de 45 minutes, il est entre les mains des médecins, à l'hôpital. Il ne donne malheureusement aucun signe de vie après deux heures et la température de son corps est toujours sous la normale. Il semble que le froid l'ait protégé; elle a fait chuter la température du cerveau qui l'a placé ainsi dans un état presque d'hibernation. Les manoeuvres cardiorespiratoires ont donc été suffisantes pour empêcher l'asphyxie des cellules de son cerveau. Le jeune garçon est demeuré dans le coma durant 13 jours. Il n'a aucune séquelle sinon de ne pas se rappeler ce qui s'est passé ce jour-là.

Bien entendu, ça m'a ramené 39 ans en arrière alors que j'étais moi-même tombé dans les eaux glacées du fleuve St-Laurent. Mes frères essayaient de me tendre un bâton, mais le froid m'avait fait tomber inconscient. Je peux juste les imaginer, impuissants, me regarder monter et descendre dans l'eau. Leurs cris avaient averti deux hommes qui travaillaient à la marina où les quais venaient tout juste d'être installés. Monsieur Dubuc et Monsieur Pepin ont pris une chaloupe et sont venus me secourir. Probablement qu'ils ont appelé 911 avant puisque plus tard, un bateau de la police arrivait en vitesse pour prendre la relève. Toujours est-il que ces deux samaritains me voyant monter et descendre au gré des remous, ont réussi à m'agripper le bras au bon moment puis m'ont donné la respiration artificielle, jusqu'à ce que les policiers prennent la relève. Ils m'ont sauvé.

J'ai souvenir d'être dans l'eau, très calme, et de me sentir dériver sur la rivière, bien doucement et tout se passe comme dans un rêve très doux, très agréable. Peut-être est-ce cela mourir?

Aujourd'hui, 29 avril, c'est la journée anniversaire de ce "miracle ". Comment ne pas sourire à chaque jour après être passé si près de la mort? Je me sens privilégié d'être en vie à chaque jour. Il est probable que ça joue sur ma façon de voir la vie. Il est étrange que soit si mince la ligne entre la vie est la mort...

J'ai toujours senti que je devais quelque chose à la vie, que je devais donner, remercier pour le cadeau de vie que j'ai reçu. Je ne le sens pas comme une obligation; je le sens plutôt comme un besoin de partager ce que j'ai, ce que je suis, je sens le besoin de montrer ma gratitude pour tout ce PLUS qui m'est donné.

Des anges sont intervenus. Il y a sûrement de bonnes raisons à cela.

mardi 28 avril 2009

De toutes petites ficelles

J'ai dans la poche, depuis trois ans, un ange sur lequel il est écrit: Live, love and laugh (Vis, Aime et ris) et j'aime savoir que ce message m'accompagne. Vivre, aimer et rire même (et surtout) lorsque le jour s'assombrit.

"Voir, entendre, aimer.
La vie est un cadeau
dont je défais les ficelles
chaque matin, au réveil."

C.B.