jeudi 28 mai 2009

Le bien qui arrive jusqu'à nous

Depuis que Papa est parti, il y a une partie de moi qui perçoit la vie autrement; c'est peut-être lui qui me dit de mieux goûter à la vie pendant qu'elle est là. Plus je vieillis, plus je me rapproche de l'âge de ma mort selon les données statistiques, il semble que je ressens avec une intensité nouvelle ce qui se présente à moi, TOUT ce qui se présente à moi.

Depuis près de dix ans, j'ai développé une amitié avec un couple. Récemment, j'ai su que ça n'allait plus, l'un était déçu de l'autre et, pour des raisons qui me sont inconnues (on ne connaît d'un couple que ce qu'ils ont bien voulu nous dire), il ne lui en a rien dit. Je peux comprendre qu'il soit difficile d'aborder certains sujets, on ne veut pas mettre l'autre sous pression, on ne veut rien bousculer par peur de créer des tsunamis. Parfois, on n'ose pas pour la simple raison que la vie ne nous a pas appris, elle ne nous a pas permis de traverser une situation où tout s'est amélioré par l'expression de la vérité, par le simple fait de dire ce qui nous habitait, sans crainte, avec dans le coeur le désir de faire avancer la relation, de la rendre encore plus satisfaisante. Je ne peux apporter du bon dans mon couple si je ne suis pas satisfait. Si je demeure silencieux ou si l'autre refuse de m'entendre, dans les deux cas, le couple court vers sa rupture. La vie me l'a appris. Dans ma relation avec Lyne, la parole est précieuse, tout autant que l'écoute (et par écoute, je parle de cette intelligence émotionnelle qui permet de savoir écouter le coeur de l'autre).


J'ai été envahie d'une grande tristesse d'apprendre ce qui a entraîné cette rupture. Toute rupture est difficile. Je peux imaginer les émotions qui les habitent l'un et l'autre. Dans le brouillard des émotions négatives, il devient nécessaire et essentiel de laisser entrer la lumière. Cette lumière, elle se retrouve dans les paroles d'amis, dans ce contact humain qu'il faut continuer d'établir et en apprécier la valeur; la lumière se trouve également dans ce qui nous entoure et nous est offert pas la nature, toutes ces beautés qui nous accompagnent quotidiennement, la lumière, c'est aussi et surtout notre propre personne. Que deux personnes n'aient pas réussi à trouver le chemin du bonheur à deux ne signifie en rien qu'ils doivent mettre un terme en l'idée de toute autre relation, leur propre valeur est encore, et sera toujours, bien présente. Toute l'énergie, la créativité, l'intelligence, la beauté, le coeur, la sensibilité que chaque individu possède continuent d'exister et de vibrer en eux malgré tout ce qui peut avoir été vécu et c'est bien ce qui est merveilleux. L'autre ajoute à notre vie par sa présence, il n'ajoute rien de plus à ce que nous sommes en tant qu'individu unique. Après son départ, nous existons totalement, entièrement, grandi de son passage dans notre vie et de ce qu'il nous a permis de vivre (que ce vécu soit positif ou non). Nous nous retrouvons donc, après ce départ, avec toutes ces beautés que nous possédions avant que cette personne n'entre dans notre vie....prêt à accueillir le bien que la vie a à nous offrir.

mardi 26 mai 2009

Être présent à l'autre

Quelqu'un m'a envoyé ce petit film de 5 minutes. C'est un film grec réalisé en 2007. Il y a des sous-titres en anglais.

Je ne peux m'empêcher de vous recommander de le regarder. Un beau film à propos du précieux dans notre vie.

http://www.youtube.com/watch?v=mNK6h1dfy2o

lundi 25 mai 2009

La sincérité

Nous vivons dans un monde de vitesse. Il y a peu de journées où je ne me vois pas courir après le temps, où je ne me retrouve pas sur l'oreiller essoufflé par ces aller-retour, ces "il faut faire" et, de plus en plus, ces "j'ai oublié de faire " - la vieillesse commence déjà à m'extirper des petites parcelles de temps. Nous vivons aussi dans un monde d'images, un monde où l'apparence et même l'idée que l'on projette passe avant notre vraie nature, passe avant qui on est vraiment. À quoi bon se compter des histoires, nous sommes ce que nous sommes, avec nos défauts et nos qualités, avec nos actions passées, bonnes ou mauvaises, avec nos rides et nos sourires, avec nos yeux rouges d'avoir trop pleuré ou d'avoir trop ri. Je suis ce que je suis et mon présent s'appuie sur mon histoire, un passé dont j'essaie de tirer le meilleur, dont j'essaie d'extraire une certaine sagesse dont je pourrai me servir dès maintenant, dans mon futur qui se construit à chaque minute qui se présente à moi, avec chaque choix que la vie me propose...et ces choix déterminent qui je deviens. Je ne peux rien changer à ce que je suis présentement, mais je peux beaucoup sur ce que je deviens. Pour chacun de ces choix, je choisis la sincérité avec tout ce qu'elle apporte de force, mais aussi de risque... et si je dois courir et m'essouffler, c'est dans la sincérité que je le serai. La sincérité, c'est la force dans l'engagement envers soi. C'est la sincérité qui apporte à l'âme cette légèreté, ce souffle si indispensable.

"La sincérité est un perpétuel effort pour créer son âme telle qu'elle est"
Jacques Rivières

jeudi 21 mai 2009

Toujours unique

Prendre une photo, saisir le caractère unique des choses et des êtres qui nous entourent. En musique, il est possible de produire des sons, agencer des notes de musiques contenuent dans une gamme ou plusieurs; mais ces notes ont déjà été entendues...un compositeur doit parvenir à livrer un agencement original et nouveau afin de penser créer.



En photo, la situation est totalement différente car tout est toujours en mouvement, en évolution, en transformation. Il existe une infinité de possibilités, de teintes créées par le sombre et le clair des jours, par la présence ou non du soleil, les nuits et les jours et le cycle des saisons... Je trouve tellement excitant d'avoir accès à tant de possibilités.

Les mots des autres

Il y a des moments où, l'essentiel, c'est de se retirer, de prendre une distance, de s'éloigner pour mieux voir, mieux comprendre ou simplement se permettre de reprendre notre souffle. Lorsqu'un de ces moments survient, je prends le temps de bien terminer ce que j'ai à faire pour ne pas sentir de pression extérieure non nécessaire, puis je pars, je glisse mes yeux dans les pensées d'un autre, dans ses histoires, dans des lieux souvent inconnus, je m'ouvre à la découverte, j'entre dans un autre monde et mon présent devient instantanément celui d'un autre...et je me laisse prendre par la vie des autres.

Plus tard, lorsque mes yeux quittent ces mots, mon coeur à retrouvé son rythme de croisière, il bat une musique plus agréable et je suis fin prêt à poursuivre ma route.

mercredi 20 mai 2009

Le plus précieux


Lorsque je vais chez ma mère, j'en ressort souvent avec des idées nouvelles, souvent avec une connaissance nouvelle de la vie, chose certaine, je reviens à la maison avec la tête en réflexion.

L'autre soir, nous discutions de choses qui lui faisaient du bien. Elle disait: "Ne me parle pas d'aller faire un voyage, ça ne m'intéresse pas. Peut-être allez chez ma soeur à Québec pour y passer quelques jours, ça me fait du bien. On parlait aussi de l'exposition qui doit avoir lieu dans l'immeuble. Les résidents peuvent présenter leurs oeuvres et même les vendre s'ils le désirent. Ma mère disait qu'elle ne voudrait pas vendre, qu'elle voudrait plutôt les garder pour les offrir à ses enfants un jour. Je lui demande alors: « Pourquoi est-ce que tu ne continues pas à peindre, tu aimais ça peindre? » Elle m'a répondu qu'elle aimait la peinture, mais que ce qu'elle aimait encore plus, c'était de pouvoir se retrouver en compagnie de ses amies résidentes, ces femmes avec qui elle parle au jour le jour, soit au cours d'une activité, soit dans le corridor, soit au café. Elle poursuit en disant que si elle peint, elle devrait se limiter à l'espace de son appartement, à cette solitude, et ce n'est pas ce qui la remplit présentement. Elle a besoin de ce contact avec ces femmes. Elle aime organiser des activités, elle aime le regard que ces femmes posent sur elle, elle se sent vivante et pleine d'énergie. C'est ça son précieux.
Probablement qu'à différents moments de notre vie, le précieux prend différentes formes.


La fin de semaine dernière, la longue fin de semaine de la fête des Patriotes, Lyne et moi avons fait des travaux sur le terrain. Je lui avais dit, le vendredi, que je prendrais lundi matin juste pour moi: je voulais aller prendre des photos. Le dimanche soir, je me suis dit que ce serait agréable d'inclure ma fille et son bébé dans ce moment précieux. Je sais qu'elle aime bien prendre des photos et qu'elle a l'oeil. C'est ce qu'on a fait: voyez le résultat. Ce sont ses photos.








































jeudi 14 mai 2009

Regardez-moi

Quand on s’arrête à l’aspect éphémère de toutes ces choses qui nous entourent, notre relation à celles-ci risque de changer drastiquement. Il en va de même pour chaque situation qui se présente à nous. Chaque situation que nous vivons, au jour le jour, au travail, à la maison, sur la rue, dans le métro, avec nos enfants, nos amis, sont uniques en ce sens qu’elles ne reviendront jamais de la même manière, elles ne se représenteront plus à nous de la même manière, puisque nous aurons nous-mêmes changé depuis.

L’eau de la rivière, celle qui s’offre à notre regard à 9h02, n’est plus la même à 9h03, elle est unique au moment ou mon regard se pose sur elle et unique à nouveau quelques instants plus tard. Si j’aborde chaque jour avec l’idée que toute situation qui m’est donnée de vivre, chaque être que je rencontre, chaque texture que je touche, chaque couleur que je perçois, chaque regard que je croise, chaque sourire que je retourne, chaque parfum qui s’infiltre en moi, chaque inspiration et chaque battement de mon cœur sont uniques…rien n’est plus pareil, tout vaut la peine d’être vu, entendu, senti, compris, touché, apprécié, perçu, contemplé et aimé.

mercredi 13 mai 2009

Le précieux...la précieuse






Ais-je besoin de dire que ma vie a changé depuis que Zoé y est entrée?

Il me semble qu'elle y ajoute toute une fraîcheur.

Hier soir, Malika l'allaitait. J'étais assis juste à côté. Zoé buvait quelques gorgées et se retournait à chaque 10 secondes pour me regarder et me sourire...

C'est fou ce qu'un sourire d'enfant peut bouleverser une vie.

mardi 12 mai 2009

Bobin du matin - Aube

À quoi ça sert de lire. À rien ou presque.
C'est comme aimer, comme jouer.
C'est comme prier.
Les livres sont des chapelets d'encre noire, chaque grain roulant entre les doigts,
mot après mot.
Et c'est quoi, au juste, prier.
C'est faire silence.
C'est s'éloigner de soi dans le silence.
C.B.
Photo: Jardins Ciotola-Vachon

Bobin du matin - Aurore






"[...] nous ne sommes faits


que de ceux


que nous aimons


et de rien d'autre."


C.B.
Photo: Jardins Ciotola-Vachon

vendredi 8 mai 2009

Percer l'hiver

Il y a des matins où ça sent tellement bon!! Peu importe la saison, il y a des matins où, dès que je mets les pieds dehors, je suis totalement enveloppé d'un parfum, d'un genre de couverture de bien-être. Cette sensation ce matin était toute particulière, légère, comme si le jour se plaisait à déposer sur moi une multitude de petites caresses. J'aurais bien pu me rendre à ma voiture en vitesse et, en la faisant démarrer, me dire: "maudit, encore de la pluie"; ce matin, "il brumassait" et c'était une vraie merveille. Une bruine, une pluie tellement fine qu'on voudrait rester là, longtemps, la tête vers le ciel, les yeux fermés et se laisser caresser par les mains du ciel. J'entendais des oiseaux qui semblaient adorer leur réveil, déjà ils discutaient de plans qu'ils avaient pour la journée. J'aurais aimé n'avoir de plan que celui d'écouter chacune de ces gouttelettes se déposer sur mon visage. Durant quelques secondes, je crois avoir réussi à arrêter le temps afin d'admirer leur danse. J'en ai vu deux qui, bras dessus, bras dessous, se sont déposées sur mon pouce; au même moment, deux autres, se lançant des clins d'oeil, se sont mises à glisser le long de mon petit doigt; une plus jeune tenait d'une main le pied de sa soeur et semblait contrariée à l'idée d'arriver la première sur la paume de ma main. C'est fou ce qu'on peut voir lorsqu'on prend le temps de s'arrêter.

Percer l'hiver, c'est briser la glace, c'est déclarer la guerre à notre routine, à nos habitudes qui nous immobilisent dans cette manière passive de cueillir chaque jour. Il faut oser sortir de ce carcan que représente le quotidien des jours passés. Aujourd'hui, ça change. Je deviens actif, réceptif, et avant de partir, je prends le temps d'inspirer profondément et d'écouter attentivement ce que le jour me crie; avant de dire, je prends le temps d'écouter attentivement ce que contiennent les paroles qui sont sorties de la bouche de l'autre.

Il n'y a pas qu'une façon d'avancer. Je n'ai qu'une vie. J'ai envie d'innover et d'avancer d'une autre façon, d'avancer à ma façon.

mercredi 6 mai 2009

Relever des défis


C'est parce que j'ai conscience que je peux perdre,
que je vais gagner.

Ce matin, comme plusieurs fois par semaine, je me suis retrouvé sur le terrain de badminton face à un adversaire bien connu (il joue aussi souvent que moi). C'est toujours un grand défi pour moi que d'affronter ce joueur. Il arrive que je gagne, mais plus souvent qu'autrement, c'est lui qui a le dessus. C'est étrange, son assurance m'a toujours impressionné. Il arrive sur le terrain et frappe avec force et détermination, il frappe comme un gagnant. Il y a pourtant des jours où on sent que tout est possible (tout est dans la tête).
Aujourd'hui, dès que je suis arrivé dans le vestiaire, j'ai dit clairement : "je me sens en pleine forme". Je crois que je le disais plus pour m'encourager que pour l'intimider. Dès que j'ai mis les pieds sur le terrain et que l'on a commencé à se retourner des volants pour se réchauffer, j'ai senti que, non seulement j'avais de l'énergie, j'avais aussi une grande confiance en moi. Sans défi, je ne suis pas celui qui avance et qui peut se dépasser. Lorsque je sais que mes chances de succès sont minces, il y a un déclic qui se fait dans ma tête et je me sens invincible. Tant que je suis dans le défi, je sens l'adrénaline qui me porte et je flotte sur le terrain. Je sais que je peux tout.

Je crois qu'on a besoin de se lancer des défis dans la vie, de se mettre dans des situations où l'on a besoin de se surpasser. Je ne parle pas ici de situations de risque, de "Jackass", ou de se mettre en danger. Je parle de situations professionnelles (modifier sa façon de faire au bureau, préparer un atelier spécial afin de mettre à profit notre expertise dans un domaine), de situations de dépassement physique (faire une randonnée en montagne, s'inscrire à une course ou simplement devenir membre d'une équipe sportive et de s'engager à s'y donner à fond). En fait, toute situation qui nous sort de notre situation de confort à la maison et qui nous permet de vivre le dépassement de soi est positive.

Sans doute certains jeunes ados aiment bien se mettre dans des situations risquées sur le plan académique. J'espère bien qu'ils en sont conscients et qu'ils sauront remporter leur défi.

J'ai bien relevé le mien aujourd'hui: 5 parties gagnées, aucune défaite.

mardi 5 mai 2009

5 mai 2000

On a tous une journée marquante dans notre vie. On ne se souvient pas toujours de la date, mais on se souvient de l'événement, de l'occasion. Pour certains, tout est bien gravé, les moindres détails; pour d'autres, il n'y a que la sensation, le parfum, les teintes dont s'était coloré le ciel.

Ce jour-là, je me souviens, il faisait frais, un bon vent frais. J'étais revenu plus tôt du travail afin d'avoir le temps de passer sous la douche. C'est étrange comment certains gestes si communs peuvent prendre une grande importance dans certaines circonstances. J'avais le sourire aux lèvres et je prenais plaisir à sentir l'eau couler sur ma peau, mes sens dans un état d'éveil total.

Depuis plusieurs mois, nous nous étions écrit - bien que le mot " apprivoisé " soit plus adéquat -. Ces mots échangés que l'on attendait jour après jour assis devant notre ordinateur jusqu'aux petites heures du matin et parfois dès notre réveil, ces mots comme le livre de notre passé, des mots qui décrivaient nos désirs, nos craintes, nos espoirs et notre engagement avec toute la franchise qui puisse être. Nous nous croisions au service de garde de l'école alors qu'on allait reconduire ou chercher nos enfants. Un jour, j'avais mis ma main sur ta hanche alors que nous étions tous les deux penchés dans le cadre de la porte à parler à un éducateur. Je ressens encore aujourd'hui, simplement à y penser, toute la chaleur de ce premier contact. Rien n'avait encore été dévoilé de ce que nous savions profondément. L'authenticité de nos échanges présageait des liens forts, je n'en doutais pas. Nous étions deux âmes en intense communion.

J'étais allé te chercher chez toi vers 18h. Tout le quartier était parfumé de tes sourires. Te souviens-tu de ce que nous avons mangé? Je ne me souviens que de tes yeux rieurs, du plaisir que j'avais à t'écouter me dire, de la lumière qui émanait de tes paroles et de la chaleur qui nous enveloppait. J'étais à toi. Je n'étais pas amoureux : le terme " amoureux " respire en moi l'idée d'une rupture possible. J'étais à toi. Mon être tout entier le criait. Je le ressentais dans tous les vaisseaux de mon corps, dans tous les continents de mon coeur, je savais que mon coeur respirait au même rythme que le tien.

Quand nous sommes sortis du restaurant, nous sommes allés chercher nos laines polaires et les coupe-vent que j'avais laissés dans l'auto puis nous nous sommes dirigés vers le parc sur le bord du canal de Lachine. Tout avait été dévoilé. On s'est serré, nos deux coeurs qui débattaient si fort qu'ils semblaient vouloir éclater. On s'est planté face au vent, je t'enlaçais, tu avais le dos collé à moi. Il nous était impossible de nous embrasser : tout était trop intense. Nous être embrassés à l'instant même et nos corps se seraient embrasés sur le champ.
Nous sommes restés longtemps à marcher, à essayer de respirer normalement, à reprendre notre souffle. Et sous les regards du Christ, nous nous sommes serrés longtemps, très longtemps. Il était témoin de notre amour.
Je ne me rappelle plus de quelle manière nous sommes revenus chez toi, je suis certain que nous aurions pu voler, planer, flotter sans difficulté -peut-être est-ce ainsi que notre retour s'est passé?-. Je ne me rappelle pas notre premier baiser. Je me souviens cependant du bonheur qui m'habitait ce jour-là. Je me rappelle de la foi qui m'habitait, cette foi en nous, en ce qui profondément nous constituait. Je savais que ce chemin sur lequel je m'engageais avec toi allait m'apporter du bon et du doux, que cette route était ma route.
Sache qu'aujourd'hui, j'ai toujours aussi soif de toi.

lundi 4 mai 2009

Accepter ce qui est

Parfois, nous les vieux, on veut beaucoup. L'expérience nous a montré que c'est en visant haut que l'objectif est à porté de mains. Le temps nous a permis de comprendre, souvent dans l'effort, qu'il n'y a pas qu'un seul moyen d'atteindre nos objectifs, mais que l'effort soutenu appelle la réussite.

J'ai toujours été impressionné par les coureurs sur courtes pistes; les Bruny Surin de ce monde sont des modèles de tenacité et de persévérance. Que ce soit pour performer sur un 100 mètres ou sur 42,6 kilomètres, l'athlète doit se préparer, s'entraîner, permettre à ses muscles de s'adapter lentement à l'effort soutenu et, de temps à autres, pousser la machine à fond afin de vérifier ses résultats, ses performances, et modifier au besoin son entraînement afin de mieux performer. Nous faisons un peu cela dans nos vies. Nous tentons, tant bien que mal, de performer.

On lit tout ce qu'on peut sur l'éducation des jeunes, sur des façons de faire afin de les motiver, afin de leur donner confiance, afin qu'ils aient les meilleures chances de réussite dans la vie... Parfois, on veut tellement qu'on veut plus qu'eux-même. C'est là que ça ne va plus. La motivation doit venir de l'intérieur. Elle est intrinsèque. On peut encourager quelqu'un, mais la motivation prend naissance en nous et c'est en nous qu'elle prend racine. La motivation extérieure peut représenter un frein. De voir comment le désir de l'autre est grand et de voir la charge de travail qui est exigée afin de plaire à l'autre peut décourager.

Les progrès peuvent parfois être bien minimes pour nous et représenter un pas considérable pour l'autre. Chacun à ses lunettes. Il n'est pas évident de ses mettre dans les souliers d'un adolescent qui grandi, bouleversé par ses changements physiques et hormonaux, pressé par le temps qui le veut adulte à 18 ans peu importe sa préparation et par ses amis qui le désirent aussi fou et téméraire que possible.

Il faut parfois simplement enlever nos lunettes et accepter ce qui est, ce rythme qui n'est pas le nôtre, et ses pas, aussi petits soient-ils.

Accepter qu'il ne sert à rien de pousser... et les aimer, simplement, pour ce qu'ils sont: nos enfants.