jeudi 11 juin 2009

Croire en l'autre












Il y a probablement des vies qui débutent dans le noir, dans l'absence, dans la méfiance. La mienne a débuté dans la confiance, une confiance dans ce que la vie m'apportait, dans les liens qui s'établissaient, une confiance semée dans l'amour et dans les sourires de mes parents, dans une main forte et sécurisante qui tenait la mienne. Avancer avec confiance, croire en soi parce que la présence de l'autre, solide et rassurante, nous invite à avancer sans peur. Faire ses premiers pas dans ceux d'un autre. Puis apprendre à se faire confiance.

Devant un obstacle, un défi, nous sommes tous seuls. La manière de réagir devant la difficulté, cette réponse de notre organisme, dépend de cette confiance que l'on possède ou non. Puis, tôt ou tard dans la vie, la confiance est déstabilisée par un événement. Dès lors prend place le doute. Est-ce nous qui avons failli ou est-ce l'autre? Nous avançons désormais ce mélange de doute et de confiance, en soi ou en l'autre; et lorsque la vie nous amène un jour à douter ainsi de soi ou de l'autre, un travail exigeant est nécessaire afin de pouvoir retrouver cette confiance.

Hier, j'étais à la collation des grades de nos étudiants du collégial. Tous les mots prononcés lors de leurs discours parlaient de la confiance dont ils avaient été enveloppés tout au long de leurs études, une confiance transmise par les parents et amis . Ces jeunes semblaient grandis de cette confiance qu'on avait à leur égard. La confiance en soi trouve souvent sa source dans la confiance dont les autres nous couvrent.

Que ce soit la confiance d'une femme qui fait route avec un homme qui se bat avec l'alcoolisme, que ce soit la confiance du parent qui regarde son jeune en difficulté à la veille de terminer ses études secondaires ou celle en son enfant qui vie sa première rupture amoureuse, que ce soit la confiance d'un mari envers les compétences de son épouse afin qu'elle réalise ses projets ou que ce soit la confiance d'une épouse dans la fidélité de son mari, toute confiance est fondée sur l'intégrité de l'autre. L'autre est ce qu'il est. L'acte de confiance nous appartient. Il n'est pas sans risque, mais il est porteur d'avenir.

Sachant qu'on ne peut transmettre que ce que l'on possède, à partir du moment où nous mettons notre confiance en l'autre, TOUT devient possible pour soi et pour l'autre; l'on devient des vases communicants, l'autre se bâtit une confiance à même la nôtre jusqu'au jour où la sienne est si solide qu'il peut, à son tour, la transmettre à quelqu'un d'autre.







La confiance libère.

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