lundi 2 mars 2009

Le désir de réussir

Mon travail auprès des étudiants Inuit m'a toujours amené à me questionner à propos de la réussite et de ce qu'elle signifiait pour chacun. Souvent, dans des ateliers que je donnais en début de session, il m'arrivait de donner en exemple l'expérience de ma fille au moment où elle a dû apprendre à attacher ses lacets de souliers. "Qu'est-ce qu'on fait quand on n'y arrive pas? que je lui demandais sachant bien qu'elle trouverait bien dans sa mémoire comment elle y était arrivée la veille. Elle me répondait: "On essaie encore!" Elle me le disait avec un sourire incertain et elle recommençait. Ais-je besoin de mettre une photo de son sourire pour attester de sa réussite? À différents moments de notre vie, l'on se retrouve devant des défis à relever, des moments où l'on doit trouver une motivation afin de réussir ce que nous sommes en train d'entreprendre. Le temps m'a appris que la réussite est un processus, elle est présente dès que nous sommes en chemin, dès que l'inertie est vaincue. La réussite elle est quotidienne, elle est présente dès que je suis dans une action qui vise à améliorer ce qui existe déja dans ma vie ou celle des autres. Réussir, c'est se mettre en marche, c'est oser avancer même si le chemin est encore obscur, même si nous ne possédons pas toutes les réponses, ni tous les outils.

Un étudiants vient me rencontrer 4 ou 5 fois semaine. Bien qu'il soit bien déterminé à mettre du temps pour chacun de ses cours, il ne possède pas, actuellement, tous les outils qui lui permettraient d'obtenir une note de passage dans tous ses cours. Que cela ne tienne, il est là avec le désir de comprendre la matière, le désir d'améliorer ses compétences en français, le désir aussi de montrer à ses parents qu'il peut survivre une deuxième année au collégial. Pour ce jeune - et bien d'autres- le défi réside non seulement dans les exigences du collégial, le défi se dresse devant lui avec l'arrivée de chaque nouvelle journée de vie, car il porte dans son coeur une tristesse d'endeuillé et, sur ses épaules, le poids de ses bêtises de jeunesse. À chaque jour, il fait le choix de relever le défi. À chacune de nos rencontres, je sens cette lueur qui l'invite à poursuivre sa route. Lorsque la flamme vacille, en ces moments plus difficiles, il sait que des êtres sont là pour l'appuyer, le soutenir et il n'hésite pas à prendre la main qu'on lui tend.


Réussir, c'est croire en ce qui nous habite, c'est croire en l'effort que je fais au présent.
Se mettre en marche, c'est réussir.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire