mercredi 29 avril 2009

Journée d'action de grâce

Samedi dernier, je lisais dans La Presse, l'histoire d'un jeune garçon de 8 ans tombé dans l'eau après que la glace eut cédé sous ses pas. Il est resté sous l'eau durant 20 minutes avant que son cousin réussisse à le sortir de l'eau. Samuel était gelé, il ne respirait plus, son coeur ne battait plus et ses poumons étaient remplis d'eau. Des voisins accourent et tentent de le ramener à la vie avec les méthodes de réanimation cardiorespiratoires et, miracle, un hélicoptère médical survole justement les environs pour venir en aide aux victimes des inondations de la rivière Rouge. En moins de 45 minutes, il est entre les mains des médecins, à l'hôpital. Il ne donne malheureusement aucun signe de vie après deux heures et la température de son corps est toujours sous la normale. Il semble que le froid l'ait protégé; elle a fait chuter la température du cerveau qui l'a placé ainsi dans un état presque d'hibernation. Les manoeuvres cardiorespiratoires ont donc été suffisantes pour empêcher l'asphyxie des cellules de son cerveau. Le jeune garçon est demeuré dans le coma durant 13 jours. Il n'a aucune séquelle sinon de ne pas se rappeler ce qui s'est passé ce jour-là.

Bien entendu, ça m'a ramené 39 ans en arrière alors que j'étais moi-même tombé dans les eaux glacées du fleuve St-Laurent. Mes frères essayaient de me tendre un bâton, mais le froid m'avait fait tomber inconscient. Je peux juste les imaginer, impuissants, me regarder monter et descendre dans l'eau. Leurs cris avaient averti deux hommes qui travaillaient à la marina où les quais venaient tout juste d'être installés. Monsieur Dubuc et Monsieur Pepin ont pris une chaloupe et sont venus me secourir. Probablement qu'ils ont appelé 911 avant puisque plus tard, un bateau de la police arrivait en vitesse pour prendre la relève. Toujours est-il que ces deux samaritains me voyant monter et descendre au gré des remous, ont réussi à m'agripper le bras au bon moment puis m'ont donné la respiration artificielle, jusqu'à ce que les policiers prennent la relève. Ils m'ont sauvé.

J'ai souvenir d'être dans l'eau, très calme, et de me sentir dériver sur la rivière, bien doucement et tout se passe comme dans un rêve très doux, très agréable. Peut-être est-ce cela mourir?

Aujourd'hui, 29 avril, c'est la journée anniversaire de ce "miracle ". Comment ne pas sourire à chaque jour après être passé si près de la mort? Je me sens privilégié d'être en vie à chaque jour. Il est probable que ça joue sur ma façon de voir la vie. Il est étrange que soit si mince la ligne entre la vie est la mort...

J'ai toujours senti que je devais quelque chose à la vie, que je devais donner, remercier pour le cadeau de vie que j'ai reçu. Je ne le sens pas comme une obligation; je le sens plutôt comme un besoin de partager ce que j'ai, ce que je suis, je sens le besoin de montrer ma gratitude pour tout ce PLUS qui m'est donné.

Des anges sont intervenus. Il y a sûrement de bonnes raisons à cela.

1 commentaire:

  1. Wow ! tu peux pas savoir l'émotion qui se passe présentement... je savais pas la date de cet événement ! c'est vraiment plein de coincidence depuis hier ! Je crois qu'on est connecté à la même énergie toi et moi !
    Bizous je t'aime mon ange xxx

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